[21/03/2007 08:41:44] BLIDA (AFP) Le tribunal criminel de Blida, au sud d’Alger délibère mercredi sur le sort de 104 accusés dans le procès de la banqueroute de Khalifa Bank, le plus grand scandale financier de l’Algérie, en l’absence du principal accusé, Rafik Khalifa, en fuite à Londres. Le procès, ouvert le 8 janvier, a été mené tambour battant par Fatiha Ibrahimi, 52 ans qui doit annoncer dans la soirée le verdict concernant 61 accusés poursuivis pour délits et 43 poursuivis pour crimes. Dix des inculpés sont en fuite, dont le fondateur du groupe, Rafik Khalifa, 40 ans, l’ancien ministre de l’Industrie, Abdennour Kéramane, et son frère l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Abdelwahab Kéramane. L’Algérie demande l’extradition de Rafik Khalifa. Il devait être entendu mardi par Scotland Yard, qui le soupçonne de blanchiment d’argent. Arrêté le 27 février puis libéré sous caution, il devait se présenter le 20 mars dans un poste de police de la capitale britannique, selon Scotland Yard. Les principaux chefs d’accusation retenus contre les accusés sont : “association de malfaiteurs, faux et usage de faux, vol qualifié et abus de confiance”, notamment. Le procureur a réclamé des peines allant de 12 à vingt ans de réclusion contre les accusés poursuivis pour crimes et des peines moins lourdes contre les prévenus pour délits.
La faillite de Khalifa Bank a causé un préjudice estimé entre 1,5 milliard et 5 milliards de dollars à l’Etat et aux épargnants. Dans leurs plaidoiries, les avocats avaient soutenu que Rafik Khalifa n’aurait pas pu édifier son “empire” (une banque, une compagnie aérienne, deux chaînes de télévision, notamment) “sans l’aide des autorités” et le “laxisme de la Banque d’Algérie” (BA). L’ancien gouverneur de cette Banque, Abdelwahab Keramane, s’est dit victime d’un “règlement de comptes politique” pour avoir refusé de soutenir Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle de 2004. Par ailleurs, dans des déclarations à la presse, Rafik Khalifa, a affirmé que le procès qui lui était intenté était “tragi-comique” et que la faillite de son groupe était une “affaire d’Etat”. Khalifa Bank, épine dorsale du groupe, gérait les dépôts de plusieurs caisses sociales et organismes publics, qui lui avaient été confiés dans des conditions jugées “douteuses” par l’instruction. |
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