Etats-Unis : la Fed laisse son taux directeur inchangé à 5,25%

 
 
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Siège de la Réserve fédérale américaine à Washington (Photo : Karen Bleier)

[21/03/2007 21:41:11] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale américaine a laissé inchangé mercredi son principal taux directeur à 5,25%, et, même si l’inflation reste son principal souci, elle a adouci ses allusions à de futures hausses de taux compte-tenu des difficultés de l’immobilier résidentiel.

“Les récents indicateurs ont été mitigés et l’ajustement se poursuit dans le secteur de l’immobilier résidentiel”, a indiqué le Comité de politique monétaire de la banque centrale (FOMC).

Dans le même temps, elle a fait état de chiffres “un peu élevés” pour l’inflation ces derniers temps et souligné que “la préoccupation prédominante du Comité reste le risque que l’inflation ne se modère pas comme prévu”.

Après la publication du communiqué, la Bourse de New York s’est reprise avec une progression de 170 points (+1,38%) de l’indice vedette DJIA, qui se montrait jusque là hésitant.

L’euro progressait également, atteignant un pic de 1,3385 dollar pour 1,3302 avant l’annonce de la décision. La monnaie européenne se retrouvait ainsi au plus haut face au dollar depuis deux ans.

Les marchés ont surtout réagi à l’absence, dans le communiqué, d’une référence explicite à une future hausse de taux. En effet la Fed ne parle plus de “resserrement” mais d'”ajustement” à l’avenir.

“Le communiqué est beaucoup plus conciliant du fait que la Fed a retiré son +biais+ vers une hausse de taux”, a jugé Marie-Pierre Ripert d’Ixis CIB.

Mais tous les économistes n’ont pas cette lecture.

“Cela a l’air plus équilibré, mais le reste du communiqué souligne que l’économie va bien et qu’ils sont inquiets sur l’inflation”, a pour sa part affirmé Craig Alexander de TD Bank pour qui “c’est un communiqué très intransigeant sur l’inflation”.

La décision sur les taux n’a pas surpris les analystes qui s’attendaient à ce que la Fed réaffirme ses inquiétudes sur l’inflation. Celle-ci refuse de descendre en dessous de 2% qui est le seuil de tolérance de la banque centrale (les prix à la consommation ont atteint 2,7%, hors énergie et alimentation, en février).

La Fed a certes dit s’attendre à ce que les pressions inflationnistes “se modèrent”, mais elle avertit que la bonne santé du marché de l’emploi pourrait avoir pour effet de faire bondir les salaires — et donc l’inflation.

Elle a toutefois contrebalancé son message en prenant note des difficultés de l’immobilier résidentiel. La crainte de beaucoup d’analystes est que les problèmes des instituts spécialisés dans les prêts à risques ou “subprime” –consentis sans trop de vérifications aux ménages peu solvables– ne s’étendent au reste du secteur bancaire, voire à l’ensemble de l’économie par le biais de la consommation.

Les avertissements répétés de l’ancien président de la Fed Alan Greenspan, qui a évoqué un risque de récession d’ici la fin de l’année, ont renforcé les inquiétudes.

Aussi, alors que les mises en garde alarmistes ont tendance à se multiplier, la banque centrale s’est-elle efforcée de calmer le jeu en adoptant un ton rassurant.

“Ils ne préparent peut-être pas le terrain à une baisse de taux mais essaient juste de rendre le communiqué plus réaliste”, a estimé John Shin de Lehman Brothers.

La Fed a répété, comme lors de sa précédente réunion fin janvier, que “l’économie devrait croître à un rythme modéré dans les trimestres à venir”.

C’est la sixième fois que la banque centrale préfère le statu quo. Elle avait auparavant observé une politique de resserrement monétaire continue depuis la fin juin 2004, remontant son taux de 0,25 point à 17 reprises.

 21/03/2007 21:41:11 – © 2007 AFP