Slim Kebaïli, ou quand un Français d’origine tunisienne se fait l’écho des Echos

Par : Tallel
 
 
 

activgest2203.jpgDécrit
par nos confrères des ‘’Echos week-end’’ comme globe-trotter, Slim Kebaïli
estime qu’il ‘’vaut mieux décoller le nez de son écran et humer l’air du
temps’’. Autrement dit, voyager et encore voyager et toujours voyager. Son
café, il le prend entre deux avions, toujours dans les airs entre Genève,
Miami et Paris.

Certains diront que le patron de la SICAV Action Croissance Plus et de la
société de gestion privée Activgest n’a certes pas la ‘’main verte’’ mais a
l’odorat ‘’vert’’ tant il accorde de l’importance à l’agrochimie et
l’énergie, anticipant pour cela ‘’les répercussions d’une forte croissance
démographique et du vieillissement de la population’’, écrit les Echos
Week-end.

Alors,
certains se demanderont pourquoi M. Kebaïli dans les secteurs de
l’agrochimie et l’agroalimentaire. Pour lui la réponse est simple. Selon
notre consoeur des Echos Week-end NATHALIE OLOF-ORS, l’auteur de l’article, ce Franco-tunisien serait un
observateur des ‘’tendances lourdes’’ et remet aux manuels à la fois de
géographie et à l’analyse des grandes forces démographiques. Sur ces
questions, on peut dire qu’il est largement fourni.  Et NATHALIE OLOF-ORS de
citer M. Kebaïli :
“D’après
les données de la Banque mondiale, la population indienne croît chaque année
de 15 millions d’habitants, tandis que celles de la Chine et des Etats-Unis
augmentent respectivement de 7 millions et de plus de 3 millions. Les
conséquences directes de cette croissance sont à chercher du côté de
l’agroalimentaire, dont les besoins vont fortement augmenter. Parmi mes dix
valeurs favorites, j’ai en conséquence pris d’importantes positions dans
l’agrochimie, via le semencier Syngenta et Potash, le fabricant d’engrais,
et dans l’agroalimentaire, entre autres avec Danone’’. Puis de poursuivre :
«Anticipant les répercussions de cette croissance démographique, le gérant
favorise aussi l’énergie, par le biais de Gazprom (gaz), International Power
(électricité) et Areva (nucléaire). Il met également en avant les mines avec
BHP Billiton, ainsi que l’eau, avec Veolia, et le luxe, avec Hermès, afin
d’accompagner l’enrichissement des nouveaux bassins économiques».

Mais notre Slim, tout en étant un visionnaire, est
également bardé d’un esprit de synthèse. Suivez comment synthétise-t-il
entre vieillissement de la population et ses décisions d’investissement :
“Avec la pyramide des âges dans les
économies occidentales, les dépenses de santé sont indéniablement appelées à
augmenter, et pourtant je ne détiens pratiquement aucune pharmaceutique.
Outre la concurrence des génériques, celles-ci portent toujours la menace
qu’un médicament, qui a nécessité de lourdes dépenses de R&D et de marketing
ne soit pas homologué ou fasse l’objet d’un procès. Ces risques inhérents au
secteur n’étant pas maîtrisables, j’investis exclusivement sur des valeurs
offrant une bonne visibilité, à l’image d’Unilabs, le laboratoire d’analyse
médicale. Bien que le groupe ne capitalise que 220 millions d’euros, il
s’agit du plus gros acteur européen, en bonne position pour consolider ce
secteur morcelé “,
souligne-t-il.

Les
Echos week-end écrit par ailleurs que ‘’Si Slim Kebaïili construit son
portefeuille autour d’idées simples, la finesse de sa gestion se dévoile
dans son application…’’, tout en ajoutant que ‘’cette forte personnalité,
qui met en oeuvre de fortes convictions, se démarque notamment par
l’endurance de ses positions’’. Mesuré voire très dosé, il indique que ‘les
investissements à moins d’un an dépassent rarement 20 à 30 % du
portefeuille. Mes placements s’inscrivent majoritairement dans une optique à
long terme, sans que les secousses de marché me fassent dévier de mon cap.
Il m’arrive néanmoins d’utiliser des warrants pour des opérations de “cash
extraction” – la technique qui consiste à vendre une action et à réinvestir
les capitaux libérés en call warrants, sur le même sous-jacent – afin de
verrouiller une partie des profits. Par ce biais, je peux continuer à
investir sur un secteur toujours porteur tout en dégageant des liquidités
pour saisir de nouvelles opportunités “.
Véritable leçon de
gestion et de management, dirons-nous.

Et ce n’est pas tout. Continuons à suivre le portrait de
cet infatigable et tenace investisseur, mais surtout gestionnaire avisé.
‘’Diversification de son fonds’’, c’est l’un des traits essentiels qui
caractérisent aussi sa gestion qui se traduit 140 lignes, selon notre
confrère. ” Pour suivre toutes ces
positions, j’appréhende mon portefeuille en huit grands secteurs,

explique-t-il. Pour chaque tendance,
mon principe est d’acheter plusieurs valeurs au sein d’un même secteur, en
commençant par le leader de marché, puis en étoffant le panel avec ses
principaux concurrents ou des acteurs de niche. Dans l’agrochimie, par
exemple, j’ai ainsi investi aussi bien sur Potash que sur K+S ou Uralkaliy.
Ce principe me permet d’accompagner durablement une tendance tout en
répartissant les risques”,
écrit le journal. Et d’illustrer ses
propos à travers les mines :

” Lorsqu’un site est inondé, les bénéfices de son propriétaire baissent
mécaniquement tandis que ceux de son concurrent sont stimulés par la
substitution des sources d’approvisionnement. En détenant plusieurs titres,
je peux ainsi lisser ces variations ponctuelles en égalisant les
performances à travers la diversification “.

Pour
lui, à partir du moment où cet effet de vases communicants est tout à fait
envisageable pour des produits indifférenciés, cette logique s’applique
également aux secteurs à forte valeur ajoutée tels que le luxe.
” J’ai pris une forte position sur Hermès
International, car dans ce secteur très concentré, les rares maisons
indépendantes font l’objet de convoitises, avec à la clef une possible
surenchère en cas d’OPA,
affirme le gérant.
La première opération sera peut-être
lancée sur Tiffany’s, le joaillier américain, ou sur Valentino, le couturier
italien (deux valeurs en portefeuille). Mais, quelle que soit la première
cible, l’attrait spéculatif fera immédiatement remonter les cours de chacun
de ces acteurs “,
conclut notre consoeur.

Moralité
de l’histoire : avoir l’audace, être fin observateur et avoir un esprit
d’analyse et de synthèse sont la clé de réussite dans les affaires.

(Source :


http://www.lesechos.fr/patrimoine/sicav/300152259.htm
)