[22/03/2007 18:56:28] BRUXELLES (AFP) Les 27 ont donné jeudi leur feu vert à un accord aérien historique libéralisant les vols transatlantiques entre l’UE et les Etats-Unis, en laissant miroiter une envolée de 50% du nombre de passagers sur cinq ans et des baisses tarifaires. Le Commissaire aux Transports Jacques Barrot a jugé que cet accord politique, conclu après quatre années d’âpres négociations, était “bon pour les passagers et bon pour les compagnies aériennes”. Sur cinq ans, le nombre de passagers sur les vols transatlantiques devrait passer “de 50 millions à 75 millions de passagers”, a-t-il estimé devant la presse. “Une bonne concurrence et la possibilité d’une bien meilleure organisation du transport aérien” déboucheront, selon lui, sur des tarifs “plus attractifs” pour les consommateurs. L’Association des compagnies aériennes européennes (EAA) a évoqué une “bonne nouvelle pour les passagers” qui auront plus de choix. Mais elle a souligné qu’il était trop tôt pour analyser les bénéfices commerciaux que récolteront les transporteurs aériens. Afin de parler d’une seule voix, les ministres des Transports des 27 réunis à Bruxelles ont repoussé l’entrée en application de l’accord de cinq mois, au 30 mars 2008. Le ministre des Transports allemand Wolfgang Tiefensee a précisé que ce délai supplémentaire répondait à une demande du Royaume-Uni. Londres avait souhaité une période d’adaptation supplémentaire pour son lucratif aéroport de Heathrow jusqu’au printemps 2008, lorsqu’un cinquième terminal sera inauguré et permettra d’offrir des créneaux aériens supplémentaires. Le Royaume-Uni s’arroge 37% des liaisons aériennes UE-USA, très largement concentrées à Heathrow, où elles sont réservées à deux compagnies britanniques et deux américaines. Le ministre britannique des Transports Douglas Alexander a jugé bénéfique la fin de l’accord bilatéral “dépassé” régissant depuis 30 ans les vols transatlantiques à l’aéroport de Heathrow et qui contredisait “sa volonté d’une libéralisation des services aériens”. Mais British Airways n’a pas caché son courroux et a demandé le démarrage rapide des négociations complémentaires prévues. L’accord “ciel ouvert” devrait être formellement signé le 30 avril au cours d’un sommet UE-USA à Washington. Mais les 27 ont rappelé qu’une seconde phase de négociations est prévue dans la foulée pour conduire à davantage d’équilibre dans des domaines clefs, comme une plus grande ouverture du capital des compagnies aériennes américaines. “Nous allons continuer notre travail auprès du Congrès américain”, a promis M. Barrot. Après deux ans et demi d’existence, en l’absence d’améliorations, certains éléments de l’accord pourront être remis en cause par des Etats membres, sous condition d’une approbation unanime des 27. “Je pense que cet accord est équilibré”, a commenté le ministre français des Transports Dominique Perben. “Pour l’Europe, la priorité était l’ouverture de lignes, nous aurons plus d’offres vers plus de villes, c’est un pas positif pour les usagers”, a-t-il ajouté. Seize pays de l’UE disposent aujourd’hui d’accords “ciel ouvert” avec les Etats-Unis, cinq d’accords bilatéraux plus restreints, tandis que six ne jouissent d’aucune entente. Tous ces particularismes seront effacés par l’accord ciel ouvert unique UE-USA, qui donnera le droit aux compagnies européennes et américaines de décoller et d’atterrir des aéroports de leur choix en Europe et aux Etats-Unis. A condition bien sûr d’obtenir des créneaux horaires âprement négociés. Leur rareté dans les grands aéroports a souvent permis aux opérateurs historiques, les anciennes compagnies nationales privatisées, de freiner l’entrée de nouveaux acteurs. Dans ce domaine, M. Barrot promet d’examiner “des dispositifs”. “Dès lors qu’il y aura des possibilités nouvelles de lignes, il faudra pouvoir les exploiter”, a-t-il noté. Les ministres des Transports des 27 ont par ailleurs cherché à donner un coup d’accélérateur à un autre projet visant cette fois à concurrencer les Etats-Unis. Ils ont fixé jeudi des échéances rapides aux huit industriels européens travaillant sur le futur système européen de navigation par satellite Galileo pour résoudre leurs difficultés et tenir leurs engagements. Galileo vise à affranchir les Européens de leur dépendance à l’égard du système américain GPS, dans des domaines stratégiques comme la gestion du trafic aérien, maritime et automobile. |
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