Port de Marseille : la grève se poursuit sur les seuls terminaux pétroliers

 
 
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Une trentaine de navires mouillent au large du port autonome de Marseille, le 18 mars 2007 à Fos-sur-Mer (Photo : Boris Horvat)

[22/03/2007 15:45:10] MARSEILLE (AFP) Après huit jours de grève, les agents CGT du Port autonome de Marseille (PAM) ont décidé mercredi de poursuivre pour 24 heures leur action sur les seuls terminaux hydrocarbures de Fos-sur-Mer et Lavéra et de la suspendre sur les autres, en attendant de nouvelles négociations.

Le conflit porte sur le personnel du futur terminal méthanier que Gaz de France construit à Fos-sur-mer. La CGT réclame des agents à statut portuaire. GDF veut que le travail soit assuré par son propre personnel, pour des raisons de sécurité.

“La grève a été reconduite pour 24 heures en assemblée générale sur les terminaux pétroliers de Fos et Lavéra en attendant une réunion prévue jeudi en préfecture à 18h00 avec des représentants de GDF et du PAM”, a indiqué à l’AFP Bernard Cristalli, délégué CGT du port.

“La grève est suspendue sur les terminaux de Marseille et de Fos marchandises mais elle peut reprendre si cette réunion se passe mal”, a-t-il ajouté.

La grève va donc bloquer pour le 9e jour consécutif une activité hydrocarbures fondamentale pour le PAM. Le port de Marseille, qui est passé de la 2e à la 4e place en Europe pour le trafic global en raison du recul de l’activité conteneurs, est en effet le deuxième d’Europe pour les hydrocarbures (64,3 millions de tonnes en 2006), derrière Rotterdam.

“En appelant les terminaux marchandises de Marseille et Fos à la reprise, alors même que les terminaux pétroliers ont souhaité poursuivre la grève, nous avons voulu donner un signe d’ouverture. Mais nous pouvons reprendre la grève si la réunion de jeudi se solde par un échec”, a expliqué Pascal Galéoté, adjoint au secrétaire général de la CGT du PAM.

La tenue de cette réunion a cependant été démentie par le préfet de région Christian Frémont qui la conditionne à “une reprise du travail sur l’ensemble des terminaux”.

“Cette réunion a effectivement été évoquée lors des négociations mardi après-midi. Elle a été acceptée par les différents partenaires, dont GDF, à condition que le travail reprenne sur l’ensemble des terminaux”, a indiqué le préfet, précisant : “pour le moment, cette réunion ne se tiendra pas”.

Les discussions entre la direction du port et la CGT mardi et mercredi ont porté sur un protocole de sortie de crise et sur l’organisation d’une éventuelle rencontre avec Gaz de France, selon la direction du port. Le projet de protocole “conclut principalement à la création d’une +charte de l’emploi portuaire sur le domaine public maritime bord à quai+ qui définira pour tous les investissements, les possibilités d’intervention des personnels du PAM”, a précisé le port.

Les pétroliers, qui avaient 35 navires en attente mercredi, estiment que le mouvement coûte quotidiennement entre 15 et 50.000 dollars à chaque navire bloqué sur rade. Selon l’Union française des industries pétrolières (UFIP), les raffineries de l’étang de Berre sont touchées ainsi que trois raffineries entièrement dépendantes du PAM pour leur approvisionnement: Feyzin, au sud de Lyon, Reichstett en Alsace et Cressier en Suisse. Karlsruhe (Allemagne), qui s’approvisionne pour moitié à Trieste (Italie), est également concernée.

Le préfet a évoqué quant à lui son pouvoir de “réquisition” au cas où la poursuite de la grève perturberait l’approvisionnement des stations service, mais il a immédiatement ajouté: “on n’en est pas là”.

Toutes activités confondues, 64 navires attendaient mercredi soit à quai soit sur rade.

 22/03/2007 15:45:10 – © 2007 AFP