Officiellement,
le passage à l’heure d’été pour l’année 2007 aura lieu en Tunisie le
dimanche 25 mars 2007 et prendra fin le dimanche 28 octobre 2007. Cette
heure a ses supporters et détracteurs ; ses détracteurs la qualifient d’«une
heure de sommeil de moins» et lui imputent diverses perturbations
psychologiques et biologiques graves.
L’heure d’été est un régime utilisé par un grand nombre de pays
consistant à ajuster l’heure locale officielle, généralement d’une heure par
rapport au fuseau horaire standard pour les périodes du printemps, de l’été
et du début de l’automne. Cette mesure est principalement utilisée dans les
régions tempérées, où les variations saisonnières de luminosité rendent la
mesure pertinente.
L’intérêt de l’heure d’été réside, selon ses promoteurs,
dans les économies d’énergie qu’elle est censée permettre, sur la base d’une
meilleure utilisation de la lumière solaire naturelle pendant la période
estivale.
Pour le cas de la
Tunisie, l’intermédiaire public
d’électricité, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (steg) a été
chargée de réaliser une étude technique pour mesurer l’impact de cette heure
sur l’économie d’énergie. Si on croit cette étude basée sur la comparaison
des résultats obtenus au niveau de la consommation d’électricité dans divers
secteurs d’activité, durant les années 2004, 2005 et 2006, le régime de
l’heure d’été a contribué «à la réduction de la consommation globale
d’électricité de l’ordre de 0,34% en 2005 et de 0,43% en 2006, soit un taux
similaire à celui enregistré dans les pays développés ayant adopté ce
régime».
Concrètement, cet avancement de l’horaire d’été a permis à la Tunisie de
réaliser des économies d’énergies d’une valeur de 5,2 millions de dinars en
2005 et de 6,8 millions de dinars en 2006.
Toujours selon cette étude faite sous un angle partisan et conformément à
des instructions bien précises, «l’avancement de l’heure légale contribue de
manière concrète à la facilitation des transactions avec l’étranger
notamment avec les pays de l’union européenne; principal partenaire
économique et commercial de la Tunisie ayant adopté ce régime depuis
plusieurs années «en raison, dit-t-on, de son impact positif sur l’économie
de l’Europe».
Pour
l’Europe (sauf Islande), la période s’étend, par décret, du dernier dimanche
de mars au dernier dimanche d’Octobre. En revanche, chaque pays peut décider
d’effectuer ou non ce changement. Chaque pays est libre de choisir comme
heure d’hiver une heure calée sur le méridien de son fuseau horaire comme la
Grande Bretagne ou le Portugal ou de la décaler d’une heure comme la France.
Le régime de l’heure
d’été n’a pas que des supporters.
L’approche économique en vertu de laquelle elle est adoptée est rejetée par
ses détracteurs.
Pour
eux, l’heure ne correspond plus au rythme solaire naturel puisque, la
période soumise à l’heure d’été dure en fait plus de 7 mois, et comprend
ainsi la presque totalité du printemps, et plus d’un mois en automne : les
durées de part et d’autre du solstice d’été ne sont plus symétriques.
De
ce fait, la plupart des personnes tenues à des obligations quotidiennes
doivent se lever avant le lever du jour pendant une assez longue période ;
ceci peut entraîner des problèmes psychologiques, notamment chez les
enfants.
Cette dissymétrie a été instaurée pour des raisons psychiatriques : en
effet, la période de l’équinoxe d’automne correspond à la baisse la plus
rapide de la durée du jour ; combiné avec le passage à l’heure d’hiver, cela
peut entraîner des dépressions, voire des suicides chez les personnes
sensibles.
Pis,
les deux changements d’heure annuels sont accusés de troubler le rythme de
l’horloge biologique, en particulier chez les enfants (qui perdent une heure
de sommeil lors du passage à l’heure d’été) et les animaux domestiques : le
changement d’heure de la traite des vaches laitières les perturbe
profondément et il s’ensuit toujours une baisse de production de lait et
surtout du stress dont il est largement démontré qu’il altère la qualité du
lait.
Loin
de générer uniquement des économies, l’heure d’été, notent ses détracteurs,
a son coût. Elle coûte même beaucoup d’argent, de temps et d’énergie. A
titre indicatif, ils citent le personnel employé pour mettre à l’heure
manuellement les horloges publiques mécaniques, la SNCF et les compagnies
aériennes qui doivent prévoir des horaires spéciaux pour s’adapter au nouvel
horaire et autres dépenses générées par l’étalement de la journée…
Pour mémoire,
l’heure d’été a été créée en avril 1784 ; Benjamin Franklin évoque pour la
première fois dans le quotidien français «le
journal de Paris» la possibilité de décaler les horaires afin
d’économiser l’énergie.
L’idée reste cependant sans suite et n’est reprise qu’à partir de 1907 par
le Britannique William Willet et qui démarre une campagne contre « e
gaspillage de la lumière».
L’Allemagne est la première à instaurer ce changement d’heure le 30 avril
1916 et est rapidement suivie par les Anglais le 21 mai 1916 : le Parlement
met en place le British Standard Time,
en avance d’une heure sur l’heure du méridien de Greenwich. L’idée est
reprise par l’Irlande et l’Italie, ainsi que par la plupart des pays
européens après la guerre.