La consommation des ménages français marque le pas en février : -0,4%

 
 
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Charriot plein dans un hypermarché à Rots (Photo : Mychèle Daniau)

[23/03/2007 11:59:56] PARIS (AFP) Les ménages français ont mis un frein à leur consommation de produits manufacturés en février (-0,4%), mais rien n’est plus normal après la période des fêtes et celle des soldes, estiment les économistes qui n’y voient pas vraiment un sujet d’inquiétude.

La consommation en produits manufacturés, qui représente un quart de la consommation totale des ménages mais constitue un indicateur fiable de la tendance, avait progressé de 0,8% en novembre, de 1,4% en décembre et de 1% en janvier.

Comme l’anticipaient les analystes, “les consommateurs français reprennent leur souffle”, mais “il ne faut pas y voir de signe d’inquiétude”, estime Alexander Law, du cabinet Xerfi.

La progression est d’ailleurs de 5% sur un an, “ce qui reste un chiffre très élevé”, juge Nicolas Bouzou, du cabinet d’études sectorielles Asterès.

En février, ce sont surtout les achats de biens d’équipement du logement qui ont marqué le pas (-1,6% par rapport à janvier), mais “cela ne fait que compenser modérément leur dynamisme des mois précédents, le glissement annuel restant même supérieur à 20%”, souligne Marc Touati (Association pour la connaissance et le développement économiques).

Ces achats sont aussi “à mettre en rapport avec le boom immobilier des années récentes. Celui-ci arrivant manifestement à son terme, il faut s’attendre à un ralentissement des dépenses dans cette catégorie de biens si aucune mesure de soutien du marché immobilier n’est prise après les élections”, analyse Mathieu Kaiser (BNP Paribas).

Malgré ce bémol, cet économiste, pas plus que ses collègues, ne remet en cause la vigueur de la consommation des Français, qui devrait rester en 2007 le moteur de la croissance, selon l’Institut national de la statistique. En février, les achats de textile-cuir sont d’ailleurs restés bien orientés malgré la douceur du climat et les achats d’automobiles sont repartis à la hausse (+0,8%).

En gros, “les Français ont toujours autant envie de consommer, en particulier dans l’électronique grand public, mais après les fêtes de fin d’année et les premières semaines de soldes, ils ont logiquement marqué un temps d’attente”, résume Alexander Law.

L’Insee, dans sa note de conjoncture publiée jeudi, relève trois éléments qui permettent de tabler sur la résistance de la consommation dans les prochains mois: la baisse de l’impôt sur le revenu entrée en vigueur au début de l’année, l’amélioration du marché du travail et surtout une inflation à 1% qui favorise les gains de pouvoir d’achat.

Du coup, relève Nicolas Bouzou, “on note la réapparition des liens traditionnels entre pouvoir d’achat et consommation. En effet, alors que la consommation avait été, jusqu’à la mi-2006, en grande partie financée via une hausse des crédits et une baisse du taux d’épargne, les dépenses ont été davantage assises, au second semestre 2006 et au début de 2007, sur une augmentation des revenus”.

 23/03/2007 11:59:56 – © 2007 AFP