Porsche resserre son emprise sur Volkswagen

 
 
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Le siège de Volkswagen à Wolfsburg (Photo : David Hecker)

[24/03/2007 19:19:39] FRANCFORT (AFP) Le constructeur allemand de voitures de sport Porsche a annoncé samedi vouloir faire grimper au-delà de 30% sa part dans Volkswagen et étendre son emprise sur le numéro un européen de l’automobile, même si un rachat complet n’est pas pour le moment à l’ordre du jour.

Depuis des semaines, Porsche réaffirmait avec une belle constance qu’il n’avait pas l’intention de prendre plus de 29,9% du capital du groupe de Wolfsburg (nord). A partir de 30%, une offre sur l’ensemble du capital est obligatoire.

L’annonce du fabricant des célèbres 911 a donc de quoi surprendre un peu. “Au cours d’une réunion extraordinaire, le conseil de surveillance de Porsche AG a autorisé le directoire à augmenter sa participation dans Volkswagen AG de 27,3% actuellement à 31% des actions ordinaires et lancer ainsi une offre de rachat obligatoire”, indique-t-il dans un communiqué. Le directoire a l’intention de faire usage de cette autorisation “prochainement”.

Ce projet constitue “un pas logique, afin de pouvoir surmonter encore mieux les défis mondiaux d’un marché automobile soumis à une dure concurrence”, a justifié Porsche.

Il s’agit en clair de protéger le constructeur de la Golf contre un éventuel raid hostile alors que les jours de la “loi Volkswagen” sont comptés. Ce dispositif, voté en 1960, a permis à l’Etat régional de Basse-Saxe, longtemps seul grand actionnaire de Volkswagen, de verrouiller le capital.

Pour la Commission européenne, cette loi est contraire au droit européen car elle s’apparente à une “Golden Share” (action conférant des droits particuliers aux pouvoirs publics). Elle interdit en effet à tout actionnaire du constructeur de détenir plus de 20% de ses droits de vote, même s’il possède une part supérieure du capital.

“L’industrie automobile a un rôle clé en Allemagne, elle doit donc plus que jamais s’armer pour l’avenir”, a souligné Porsche. Par ailleurs, les deux constructeurs ont des liens historiques et industriels étroits, a-t-il rappelé. Ferdinand Porsche, créateur du groupe éponyme, est le père de la coccinelle de VW. Parmi les exemples de coopération récente, le groupe cite le développement en commun des tout-terrain Cayenne et Touareg.

“Etant donné les défis mondiaux, c’est une bénédiction que Volkswagen ait deux partenaires sur lesquels il peut compter, avec Porsche et l’Etat de Basse-Saxe”, a réagi Christian Wulff, chef du gouvernement de ce Land qui détient un peu plus de 20% de VW.

L’entrée de Porsche dans le capital de VW en septembre 2005, puis l’augmentation progressive de son influence porte le sceau de Ferdinand Piëch, propriétaire avec la famille Porsche du groupe du même nom.

Le petit-fils de Ferdinand Porsche, qui préside aussi actuellement le conseil de surveillance de Volkswagen, après en avoir été le président du directoire, est considéré comme le véritable homme fort de Volkswagen.

Les marchés spéculent depuis des mois sur ses intentions. Un rachat complet de Volkswagen est en haut de leur liste de paris, mais il semble que l’heure ne soit pas encore venue.

Porsche n’a pas pour objectif de prendre la majorité de VW, a affirmé un de ses porte-parole. Le groupe veut seulement dépasser le seuil de 30%, et n’a ensuite d’autre choix que de déclencher ainsi une offre aux actionnaires, qui sont libres d’y répondre ou non.

Or, il semble qu’aux conditions proposées, ils ne devraient pas être nombreux à apporter leurs titres. Porsche compte lancer l’offre au prix de 100,92 euros par action ordinaire, “le prix minimum imposé par la loi”. Vendredi, le titre VW a clôturé à 117,70 euros, en hausse de près de 7%, sur des rumeurs d’OPA de Porsche.

 24/03/2007 19:19:39 – © 2007 AFP