[26/03/2007 09:20:45] SYDNEY (AFP) Après avoir souffert pendant des décennies de l’offensive mondiale des “vins du Nouveau Monde”, les crus français marquent aujourd’hui des points dans le territoire même de l’un de ses principaux concurrents: l’Australie. Selon Campbell Stott, responsable des importations d’alcool auprès de la chaîne Dan Murphy, les ventes de vin français ont explosé de 65% l’an dernier avec une offensive remarquée des bordeaux. “C’est véritablement une tendance de fond qui se confirme”, dit-il à l’AFP. “Les consommateurs australiens ont un palais éduqué et sont vraiment disposés à essayer quelque chose de différent”, ajoute-t-il. Les Australiens ont consommé plus de 30 millions de litres de vin importé en 2006 et le chiffre pourrait doubler en 2007, selon lui. Les viticulteurs français concentrent leurs efforts sur la simplification de l’étiquetage, un marketing plus adapté et des vins moins “snobs” aux yeux de la clientèle internationale. Après des décennies d’importation de crus à des prix hors de portée des bourses moyennes, l’introduction de vins français à moins de dix dollars (7,80 USD) a fait mouche, au grand plaisir des producteurs bordelais qui voient une occasion d’écouler les surplus. “Ils ont mis l’accent sur la présentation, sur la bouteille. Il y a quelques années, les Français partaient du principe que les gens allaient acheter leurs vins simplement parce qu’il était bon (…)”, explique Campbell Stott. Philippe Casteja, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS) s’est rendu en Australie ce mois-ci pour se féliciter des “gros efforts, pas seulement pour améliorer la qualité du produit, mais pour produire aussi de bons vins à prix abordables”. “Nous avons pris conscience que nous devions être plus compétitifs à l’international et nous avons beaucoup appris du marketing à l’australienne”, a-t-il déclaré au quotidien australien Sun Herald. Bien que la part des vins importés en Australie reste modeste (moins de 5%), les Français misent sur le long terme et croient en une évolution des goûts et des habitudes des Australiens. “Qui sait ? Les goûts en matière de vin sont très cycliques les gens aiment faire un tour d’horizon et c’est bien d’avoir ces vins français ici pour nous montrer ce qu’on fait d’autre là-bas”, dit Stott. La percée australienne confirme une tendance générale des crus français qui ont su regagner l’an passé des parts de marché à l’étranger, récoltant les fruits de leurs efforts en matière d’offre et de prix. En 2006, les exportations de vins et spiritueux français ont augmenté de 13% pour atteindre le niveau record de 8,74 milliards d’euros, avec notamment une reprise des ventes à l’international des vins tranquilles (non pétillants). Mais le porte-parole de la Fédération australienne des producteurs de vin, Simon Birmingham se montre beaucoup plus sceptique et affirme ne se faire guère de souci. “Cela va pas nous empêcher de dormir, nous n’avons pas constaté de réelle percée des importations de vins bon marché”. Mais, reconnaît-il: “une vague de vins à prix abordables” pourrait mettre à mal les efforts actuels des producteurs australiens visant à lutter contre la surproduction. |
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