Le brut au plus haut de l’année, dopé par un regain de tensions avec l’Iran

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[26/03/2007 21:17:45] NEW YORK (AFP) Le pétrole a atteint lundi son plus haut niveau de l’année, au-dessus des 64 dollars à Londres et 63 dollars à New York, soutenu par la tension entre l’Iran et les pays occidentaux, alors que Téhéran détenait toujours les marins britanniques capturés vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en mai a progressé de 63 cents, clôturant à 62,91 dollars, après un pic à 63,30 dollars, un nouveau plus haut depuis le 21 décembre.

Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a pris 1,23 dollar à 64,41 dollars sur l’échéance de mai, après un plus haut à 64,50 dollars, une première depuis le 4 décembre.

“Les cours ont étendu leurs gains de vendredi, après que le Conseil de sécurité des Nations-Unies eut voté samedi de nouvelles sanctions contre l’Iran” pour son refus de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, ont indiqué Michael Davies et Andreï Kryuchenkov, de la maison de courtage Sucden.

Téhéran a réaffirmé dimanche sa volonté de poursuivre son programme nucléaire “pacifique”, qualifiant la nouvelle résolution de l’ONU à son encontre “d’illégale” et annonçant qu’il allait limiter sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Washington a pressé Téhéran lundi de reconsidérer sa décision, tout en martelant qu’il n’avait “aucune intention de partir en guerre contre l’Iran”.

Les cours étaient également dopés par “la détention des marins britanniques par Téhéran”, a commenté Craig Lowrey, de l’Energy Information Centre.

Les quinze militaires capturés vendredi dans le Golfe étaient toujours détenus par l’Iran, qui les accuse d’avoir violé les eaux iraniennes, alors que Londres maintient qu’ils se trouvaient dans les eaux irakiennes au moment de leur capture.

“Les investisseurs craignent que l’escalade des tensions ne conduise l’Iran à utiliser le pétrole comme arme de négociation”, ont indiqué les analystes de Sucden.

L’Iran est le quatrième producteur mondial de pétrole. Il a plusieurs fois fait allusion à une éventuelle interruption de ses exportations, qui risquerait de faire grimper en flèche les cours.

Certains analystes soulignent que l’Iran pourrait aussi bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20% du pétrole mondial.

Mais même si “le marché s’inquiète du moindre événement pouvant venir diminuer” l’approvisionnement mondial, les derniers développements ne devraient “pas mener à une disparition de l’offre à long terme”, a relativisé Craig Lowrey.

En outre, c’est “le niveau actuel de l’offre, amoindri par les baisses de production de l’Opep” qui “accentue l’impact de l’Iran”, a-t-il souligné.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de réduire sa production de 1,7 million de barils par jour (mbj) en deux fois entre novembre et février. Elle a récemment opté pour le maintien de ses plafonds de production à 25,8 mbj.

Les cours sont aussi “dopés par le déclin des stocks d’essence aux Etats-Unis”, qui ont fondu de presque 15 millions de barils depuis début février, “alors que la demande reste vigoureuse”, ont rappelé les analystes de Sucden.

 26/03/2007 21:17:45 – © 2007 AFP