[26/03/2007 21:16:30] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro, réunis lundi à Bruxelles ont à nouveau souligné la bonne santé de l’économie européenne et se sont montrés optimistes sur ses perspectives, estimant que la récente correction boursière mondiale n’avait pas eu d’impact. “La croissance économique de la zone euro reste forte à court terme et à moyen terme, et elle commence à s’élargir vers tous les secteurs”, a affirmé le président de l’Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, au cours de la conférence de presse finale. La Commission européenne prévoit une croissance de 2,4% pour la zone euro cette année, après 2,7% en 2006. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, lui a fait écho, notant un renforcement de l’activité. “En regardant les études de confiance des entreprises et des consommateurs, on constate que l’activité se renforce”, a-t-il dit. Les grands argentiers des 13 pays de la zone euro ont estimé par ailleurs que les corrections sur les marchés boursiers fin février n’avaient “pas eu jusqu’à présent d’impact négatif sur l’économie européenne”, selon M. Almunia. Les marchés boursiers mondiaux avaient fortement chuté, par crainte d’un fort ralentissement de la croissance américaine, et d’un éclatement de la bulle boursière en Chine, mais ils se sont repris depuis. “La volatilité sur les marchés ne constitue pas une raison suffisante pour revoir nos scénarios sur l’évolution de l’économie de la zone euro”, a expliqué M. Juncker. Plusieurs ministres ont évoqué les risques qui persistaient, comme une hausse des prix du pétrole, en raison d’une situation politique tendue au Moyen-Orient, et particulièrement en Iran, hausse qui pourrait raviver l’inflation. En revanche, ils n’ont pas montré d’inquiétude particulière sur des hausses de salaires trop fortes. “Je pense que les salaires restent modérés pour l’instant, dans la mesure où ils sont en ligne avec l’évolution de la productivité dans la zone euro”, a estimé M. Juncker, rejoint par le ministre autrichien Wilhelm Molterer. Le président de l’Eurogroupe a même réitéré qu’un meilleur partage des fruits de la croissance était nécessaire entre les entreprises et leurs salariés. “Il va y avoir bientôt un grand débat en Europe sur la distribution des fruits de la croissance, les bénéfices des entreprises augmentant à un rythme parfois forcené et une modération salariale appliquée parfois sans nuance étant exigée des salariés”, a-t-il averti. Mrs Almunia et Juncker ont rappelé la nécessité pour les pays européens de profiter de la bonne conjoncture économique pour diminuer leurs déficits et dettes publics, et ils les ont appelé à faire davantage d’efforts structurels. “Les ministres sont d’accord pour qu’en 2010, tous les pays de la zone euro aient des finances publiques excédentaires ou en équilibre”, a affirmé M. Juncker. Concernant les problèmes de taux de change, avec la faiblesse persistante du yen face à l’euro, M. Juncker a indiqué que le prochain G7 à Washington réaffirmerait la position adoptée en février à Essen (Allemagne) sur l’appréciation des monnaies asiatiques. “Nous n’avons aucune remarque supplémentaire à ajouter”, a-t-il dit. Le 10 février, en Allemagne, les grands argentiers des sept principaux pays industrialisés avaient demandé une appréciation des monnaies des pays jouissant de larges excédents de leurs comptes courants, en mentionnant spécifiquement la Chine mais pas le Japon. |
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