Grâce à internet, le marché de l’occasion s’ancre dans les habitudes des Français

 
 
SGE.JKF64.270307151924.photo00.quicklook.default-245x175.jpg
Recherche d’une voiture sur eBay (Photo : Michael Kappeler)

[27/03/2007 15:23:21] PARIS (AFP) Grâce à l’essor des sites internet spécialisés, le marché de l’occasion s’ancre de plus en plus dans les habitudes de consommation des Français, qui voient là un bon moyen de dénicher une bonne affaire ou de se débarrasser à bon prix d’objets inutiles.

“Internet a pris le relais des petites annonces traditionnelles”, a reconnu mardi lors d’une conférence de presse le président de Troc de L’Ile, réseau européen de dépôts-ventes avec 171 magasins. “Il y a une quinzaine d’années, les petites annonces possédaient 50% du marché de seconde main…”, se souvient Georges Yana.

Loin d’être anecdotique, “le chiffre d’affaires annuel des échanges de biens d’occasion entre particuliers (hors voitures et vêtements) est évalué en France à 6 milliards d’euros”, selon Troc de L’Ile.

Aujourd’hui, le circuit internet, grâce à la généralisation du haut débit s’est taillé la part du lion, avec 43% des ventes et 53% des achats des objets d’occasion en 2006, les dépôts ventes se classant en deuxième position, avec un quart des transactions. Viennent ensuite les vide-greniers et les puces, les brocantes et les petites annonces traditionnelles, selon une étude BVA rendue publique mardi.

Loués pour leur côté “rapide”, “pratique”, avec “un large choix”, les sites internet spécialisés (eBay, Priceminister ou Amazon qui vend des produits culturels d’occasion..), se sont imposés très vite et “leur rôle ne va cesser de s’amplifier dans les années à venir”, estiment les experts de BVA.

Même si Georges Yana reconnaît qu’eBay est “un véritable rouleau compresseur qui n’a pas les contraintes de magasins en dur”, il voit dans l’explosion d’internet, un moyen de “dynamiser le marché de l’occasion”, encore sous utilisé.

Le marché est en effet loin d’être mature, les Français ayant encore pour habitude (à 5O%) de donner les objets dont ils n’ont plus l’utilité, de les conserver (25%), voire de les jeter (22%). Surtout, 70% des personnes interrogées estiment qu’elles n’ont rien à vendre. Un vivier que le marché de l’occasion, et notamment les dépôts-ventes, entend bien exploiter.

En 2006, le panier moyen de l’acheteur de biens d’occasion s’élevait à 415 euros et celui du vendeur à 297 euros. Le profil de cet acheteur ou vendeur de biens de seconde main est un homme de moins de 50 ans, selon l’étude.

Pour le sociologue Gérard Mermet, “l’accélération très rapide du progrès technologique entraîne une obsolescence de plus en plus rapide de certains équipements (loisirs, électroménager…) et accroît aussi la tentation de les remplacer” et de se faire plaisir.

Sans surprise, on trouve parmi les produits les plus vendus livres, CD, DVD et hi-fi. Mais aussi du mobilier contemporain, de l’électroménager, du matériel informatique, de l’équipement pour le sport et les loisirs, des antiquités et de la brocante, la décoration et la puériculture et du bricolage.

Complémentaires plus que concurrents des sites internet, les réseaux des dépôts-ventes, qui représentent 11% du chiffre d’affaires annuel du marché, vont être désormais contraints de s’adapter. Troc de L’Ile va ainsi ouvrir en octobre un site marchand s’appuyant sur son réseau de magasins “en dur”.

 27/03/2007 15:23:21 – © 2007 AFP