Eurotunnel fait un retour hésitant à la Bourse de Paris

 
 
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Un train Eurostar sort du tunnel sous la Manche, le 13 juillet 2006 (Photo : Denis Charlet)

[27/03/2007 16:37:55] PARIS (AFP) L’action Eurotunnel a fini quasiment inchangée mardi à la Bourse de Paris, où l’exploitant du tunnel sous la Manche, en pleine restructuration de son énorme dette, faisait son retour après dix mois d’absence, marquant ainsi une nouvelle étape de son redressement.

L’unité Eurotunnel, qui comprend une action Eurotunnel SA et une action Eurotunnel Plc, a perdu 3 centimes, à 41 centimes d’euro (soit -6,82%). Elle valait 44 centimes lors de sa suspension en mai 2006.

Actuellement, le groupe revendique 500.000 actionnaires. Introduit fin 1987 à 35 francs (5,34 euros), l’action Eurotunnel a atteint 128 francs (19,51 euros) en mai 1989, avant d’entamer une chute vertigineuse à partir de 1994, l’année de l’ouverture du tunnel à la circulation.

“Eurotunnel avait été trop optimiste, sur les délais de construction et sur les recettes commerciales. Les prévisions de trafic tablaient, à l’origine, sur 20 millions de passagers sur Eurostar en 2006 et le groupe n’en a eu que 7,8 millions l’an dernier”, explique un analyste dans une banque européenne.

“Le point positif, c’est que la restructuration de la dette permet de la réduire à un niveau moins anormal et que l’entreprise va pouvoir se concentrer désormais sur sa stratégie et son activité”, a ajouté la même source.

Groupe Eurotunnel SA (GET SA), la nouvelle entité destinée à remplacer les sociétés française et britannique qui gèrent le tunnel, a déposé vendredi à l’Autorité des marchés financiers (AMF) un projet d’offre publique d’échange d’actions (OPE), comme prévu par le “plan de sauvegarde” avalisé par la justice en janvier.

Chaque actionnaire pourra ainsi échanger une action contre une action GET SA ainsi qu’un bon de souscription d’action (BSA).

Selon Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), également administrateur du groupe, il faudrait que “les actionnaires attendent pour acheter ou pour vendre” des titres que le cours se stabilise et que la situation du groupe s’éclaircisse, notamment avec le résultat de l’OPE.

Le plan de restructuration prévoit de réduire la dette du groupe, pour la faire revenir de plus de 9 à 4,16 milliards d’euros. Mais les éventuels futurs bénéfices seront dilués dans un nombre plus élevé d’actions, car il sera émis pour environ 1,9 milliard d’euros d’obligations remboursables en actions.

Le groupe reste minoritaire face aux ferries sur le marché transmanche, avec 36% pour les camions, 43,5% pour les voitures et 38,9% pour les autocars, mais le succès commercial d’Eurostar (70% du marché contre 30% à l’avion) a contribué à faire progresser son chiffre d’affaires 2006 de 5% à 830 millions d’euros.

 27/03/2007 16:37:55 – © 2007 AFP