[28/03/2007 14:38:26] LONDRES (AFP) L’exploration pétrolière autour des Malouines, pour laquelle l’Argentine a annulé mardi un accord avec la Grande-Bretagne, n’a pour l’instant donné aucun résultat probant mais elle suscite l’espoir chez les compagnies britanniques, alors que les ressources de Mer du Nord s’amenuisent. L’annonce de Buenos Aires a par ailleurs été considérée surtout comme un effet d’annonce par les spécialistes. La révocation de la “déclaration commune du 27 septembre 1995” par l’Argentine concerne de simples discussions préliminaires menées entre le gouvernement des Malouines, le ministère britannique des Affaires étrangères et le gouvernement argentin, entre 1995 et 2001, portant sur une coopération pour explorer la zone sud-ouest des îles. En fait ces discussions avaient été abandonnées en 2001 par le gouvernement du président Fernando de La Rua, et étaient déjà lettre morte. Cela n’a pas empêché que des licences d’exploitation continuent d’être délivrées, les plus récentes en 2004. Phil Richards, géologue du British Geological Survey qui avait conseillé le gouvernement britannique pendant ces discussions, s’est étonné mercredi de la déclaration argentine, qu’il juge sans portée réelle. “C’est un non événement, un peu de bruit politique de la part des Argentins avant l’anniversaire du déclenchement de la guerre des Malouines, le 2 avril. Ca ne change rien du tout aux explorations en cours”, a-t-il expliqué à l’AFP. “C’est un peu d’espièglerie politique. Cela n’a aucun impact sur les licences que nous, ou les opérateurs concurrents, exploitons”, confirme Tim Bushell, patron de Falkland Oil and Gas, qui opère dans les eaux du sud et de l’est de l’île, sur une surface totale de 33.700 km2. La recherche de pétrole et de gaz avait commencé dans les eaux des Malouines en 1995. Six puits avaient été creusés en 1998, qui n’avaient donné que de piètres résultats : du pétrole en quantité faible, et d’une qualité impossible à commercialiser. Mais cela n’a pas découragé l’exploration. A l’image de Falkland Oil and Gas, d’autres compagnies britanniques comme Rockhopper Exploration, Desire Petroleum, ou Borders and Southern, tentent l’aventure et se consacrent entièrement à l’exploration des éventuelles ressources de pétrole et gaz dans la seule région des Malouines. Le numéro deux mondial du pétrole, Royal Dutch-Shell, disposait de permis d’exploration dans les années 90, mais a cessé toute exploration depuis plusieurs années. Les ressources pétrolières des îles sont pour l’heure impossibles à estimer, assure Phil Richards, qui conteste toutes les estimations qui circulent. “Du pétrole, il y en a entre pas du tout et potentiellement beaucoup. Tant que personne n’en a trouvé, il est impossible de faire une estimation”. Falkland Oil and Gas, qui creusera son premier puits en 2008, table sur 10 sites capables de produire un milliard de barils chacun au moins. Desire Petroleum, sur 2,217 milliards de barils pour sept sites. Du pétrole serait le bienvenu pour le Royaume-Uni, alors que l’amenuisement des ressources pétrolières britanniques en mer du Nord a mis la balance pétrolière du pays en déficit en 2005 et 2006 (2,2, puis 3,7 milliards de livres), situation inédite depuis 1979. “Il reste bien 30 ou 40 ans avant que la Mer du Nord ne soit à sec. Mais il ne fait pas de doute que la présence d’un pétrole commercialement exploitable autour des Malouines serait une découverte stratégique de la plus haute importance pour le Royaume-Uni”, juge Tim Bushell, de Falkland Oil and Gas. |
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