[28/03/2007 17:50:57] MARSEILLE (AFP) Le port autonome de Marseille est entré mercredi dans sa 3ème semaine de conflit alors que se préparait une nouvelle réunion jeudi à la préfecture de la région PACA pour tenter de débloquer les terminaux pétroliers, face à la menace d’un arrêt prochain des raffineries. Malgré déjà “deux réunions de cette nature”, avec Gaz de France et la direction du port, le préfet Christian Frémont ne veut “laisser échapper aucune chance de mettre un terme à cette grève aux conséquences graves pour l’avenir” du deuxième port pétrolier européen, a déclaré la préfecture. Une partie des agents CGT du PAM, une centaine sur 1.500 selon la préfecture, sont en grève depuis le 14 mars pour obtenir l’emploi de personnel portuaire sur le futur terminal méthanier de Gaz de France à Fos-sur-Mer qui sera opérationnel au printemps 2008. GDF veut employer son propre personnel pour des raisons de sécurité. L’UFIP (Union française des industries pétrolières) a affirmé, dans un communiqué mercredi, que les raffineries allaient commencer “à s’arrêter les unes après les autres dès vendredi”. Total a pour sa part précisé que la production de deux de ses raffineries, à Feyzin (Rhône) et La Mède (Bouches-du-Rhône), avait été réduite d’un tiers. Il s’agit de permettre au groupe de continuer à produire encore “cette semaine”, avant de “voir la semaine prochaine si on doit arrêter”, selon un de ses porte-parole. Il n’y a pas pour l’instant d’impact sur la distribution aux clients, mais il pourrait y avoir des “conséquences négatives” sur la distribution si la grève devait continuer et entraîner l’arrêt des raffineries, a-t-il souligné. Chez Esso, on estime qu'”il est beaucoup trop tôt pour parler de pénurie” d’essence. En revanche, l’Union des industries chimiques (UIC) s’est alarmée de la situation, appelant les pouvoirs publics à “rétablir, le plus rapidement possible, le fonctionnement normal du port”. Mercredi, 51 bateaux attendaient en rade de Fos, pendant que la CGT réunissait ses militants à Marseille, Fos et Lavera. “Aucun vote n’a été proposé aux militants, mais on ne voit pas comment on ne pourrait pas poursuivre la grève jusqu’à jeudi”, a indiqué Pascal Galeoté, secrétaire général adjoint de la CGT du PAM. La CGT organise jeudi une journée nationale d’action avec, à Marseille, un défilé jusque sous les fenêtres de la préfecture, auquel les agents du port sont conviés. Les grévistes ont en outre rencontré mercredi le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, venu participer au congrès des cadres de l’organisation à Marseille.
“On assiste à une dramatisation du conflit, a déclaré M. Thibault devant 500 militants. “Comment expliquer que le conflit reste entier au quinzième jour alors que les revendications sont simples. La responsabilité du conflit n’est pas dans le camp des grévistes, le préfet des Bouches-du-Rhône est membre du conseil d’administration du port et de Gaz de France, il a donc vu les problèmes venir”, a-t-il ajouté. Côté patronal, le ton a continué à monter. L’Union maritime et fluviale de Fos (UMF), qui regroupe quelque 300 entreprises de la zone portuaire, a de nouveau demandé au gouvernement de “mettre en route la procédure réglementaire pour confier l’exploitation des installations pétrolières de Fos et de Lavera à des entreprises associant les clients qu’elles desservent”. La CGPME a réclamé “des mesures énergiques” car “l’économie française ne doit pas être une nouvelle fois prise en otage”. |
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