Arcelor Mittal dément les rumeurs d’OPA mais n’a pas fini sa croissance

 
 
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Le PDG d’Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, lors d’une conférence de presse, le 28 mars 2007 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[28/03/2007 15:17:07] BRUXELLES (AFP) Le géant mondial de l’acier Arcelor Mittal, qui a assuré mercredi ne pas vouloir se lancer dans de grosses opérations d’acquisition, compte néanmoins bien poursuivre sa stratégie de croissance effrénée en pariant sur l’essor des pays émergents, Chine et Inde en tête.

“Arcelor Mittal a été le catalyseur de la consolidation dans la sidérurgie et continuera à poursuivre les opportunités de croissance”, a répété une nouvelle fois son PDG Lakshmi Mittal, au cours d’une conférence de presse mercredi à Bruxelles.

Le groupe, qui produit plus de 115 millions de tonnes d’acier, trois fois plus que son principal concurrent Nippon Steel mais seulement 10% du marché mondial, table sur une production de 150 à 2OO millions de tonnes en 2015.

Depuis le rachat d’Arcelor par Mittal Steel, la sidérurgie mondiale est en effet prise dans un tourbillon de fusions-acquisitions, dont le rachat de l’anglo-néerlandais Corus par l’indien Tata est l’un des derniers exemples.

A peine Arcelor avalé, M. Mittal a continué son marché, en s’emparant du mexicain Sicartsa et de l’américain Noble d’une part et en annonçant d’autre part de multiples projets d’ouvertures d’usines et de mines de fer à travers le monde.

Rassasié ou simple pause ? Toujours est-t-il que l’homme d’affaires indien a a tenu à faire taire les rumeurs de marché qui lui prêtaient ces derniers temps des ambitions en vue d’une nouvelle fusion géante.

Arcelor Mittal “n’est pas, pour le moment, intéressé” par le groupe français Vallourec, leader mondial des tubes sans soudure, pas plus qu’il n'”étudie” le rachat de l’aciériste sud-coréen Posco, a assuré le PDG.

En outre, M. Mittal “n’a pas eu de discussions avec François Pinault (l’un de ses administrateurs, ndlr) sur Vinci”, alors que la presse évoquait récemment une montée conjointe des deux hommes au capital du groupe français de concession et de construction.

Le géant de l’acier, dont l’intégration devrait être achevée en juillet et qui devrait réaliser comme prévu 1,3 milliard de synergies, entend désormais plutôt se focaliser sur les pays émergents.

“Nous nous concentrons sur la Chine (…) et l’Inde”, a assuré le directeur financier du groupe, Aditya Mittal.

Dans le pays d’origine de son père Lakshmi, le groupe s’attend “à ce que la consommation d’acier triple dans les cinq, six ans qui viennent”, a-t-il poursuivi.

Arcelor Mittal va construire dans l’est du pays une aciérie géante de 12 millions de tonnes et espère prendre le contrôle de l’exportateur de fer Sesa Goa.

Globalement, “les nouvelles usines doivent être dans les pays à bas coûts”, a souligné Lakshmi (bien: Lakshmi) Mittal.

En Chine, pays qui représente aujourd’hui le tiers de la production et de la consommation mondiale d’acier, Arcelor Mittal est “optimiste” sur la possibilité future pour un groupe étranger de prendre le contrôle d’un aciériste local, a estimé Lakshmi Mittal.

Si le gouvernement franchissait ce pas, le groupe entend “jouer un rôle” dans la consolidation de la sidérurgie chinoise, éparpillée aujourd’hui entre de multiples petites aciéries.

Arcelor Mittal détient déjà aujourd’hui environ 32% du sidérurgiste chinois Hunan Valin mais attend depuis 2005 l’aval des autorités chinoises pour s’emparer de 38,41% de Laiwu.

La décision est attendue “en 2007, dans les mois qui viennent”, a assuré M. Mittal. En tout état de cause, son groupe n’a “pas l’intention de fusionner” les deux sociétés mais pourrait s’en servir comme têtes de pont pour participer à la consolidation du secteur, a-t-il ajouté.

Le groupe a également annoncé récemment l’ouverture de mines de fer au Liberia et au Sénégal.

Arcelor Mittal a aussi un programme d’augmentation de ses capacités de production au Brésil.

 28/03/2007 15:17:07 – © 2007 AFP