Aéroport d’Enfidha : Le groupe turc TAV retenu

enfidha2703.jpgC’est
officiel, le groupe turc TAV, Airport Holding Co, leader turc de management
aéroportuaire, a présenté la meilleure offre, environ 400 millions d’euros,
pour construire, financer et exploiter, durant quarante ans, la concession
des aéroports d’Enfidha et de Habib Bourguiba de Monastir.

Empressons nous de signaler, pour ceux qui l’ignorent, que la concession
englobe l’aéroport de Monastir pour des raisons de rentabilité.

Sur sept candidats en lice, c’est le groupe turc qui été retenu comme
chef de file d’un consortium comprenant l’allemand Hochtief et le canadien
SNC Lavelin.

Les groupes français, les Aéroports de Paris (ADP) et l’Aéroport Nice
Côte d’Azur, sont les principaux perdants.

Le ministre du transport, Abderrahim Zouari devait annoncer en principe,
lundi 26 mars 2007, au cours d’une conférence de presse la nouvelle.
Seulement, la conférence à laquelle, l’administration s’est mobilisée pour y
inviter le maximum de journalistes a été annulée in – extrémis. Elle est
même reportée sine die.

Selon nos informations, ce report est dû à des désaccords de portée
minime entre les membres du consortium qui a remporté le marché.

L’aéroport d’Enfidha dont l’étude de faisabilité a été réalisée par les
ADP sera construit sur une superficie de 5700 hectares. Avec une capacité
initiale d’accueil de 5 millions de voyageurs par an, il doit pouvoir
accueillir à terme plus de 30 millions de voyageurs par an. Son coût est
estimé à 384 millions d’euros.

M. Zouari avait déclaré, lundi 13 novembre 2006, que le démarrage des
travaux de réalisation de cet aéroport « à vocation charter » est prévu pour
le second semestre 2007.

Le dossier de cette concession a connu plusieurs péripéties. Confié dans
une première étape à la banque d’affaires française Rotschild, le premier
appel d’offres s’est avéré infructueux. Cette concession a intéressé dans un
premier temps un investisseur étranger dont le nom n’a pas été cité.

L’annulation de l’offre de cet investisseur aurait été motivée par
l’absence de solution économique acceptable pour l’Etat tunisien.

L’aéroport proposé par ce dernier aurait été un aéroport de type hangar
semblable à celui du Caire ou d’Athènes, où le côté fonctionnel prime sur
l’esthétique. Pis, l’investisseur aurait exigé comme condition préalable la
fermeture de l’aéroport Habib Bourguiba de Monastir qui rapporte,
annuellement, à l’Etat quelque 50 millions d’euros par an.

Présidant, le 24 mai 2006, un conseil ministériel consacré aux grands
projets d’infrastructure aéroportuaire, le Chef de l’Etat relance le projet
et recommande «de parachever les dispositions relatives à la réalisation du
nouvel aéroport d’Enfidha».

Le projet renaît ainsi de ces cendres. Un second appel d’offres est
lancé. Son pilotage est confié à un groupe d’experts interdépartemental.
l’Etat tunisien a depuis lâché du lest en intégrant dans la concession à des
fins de rentabilité l’aéroport « Habib Bourguiba de Monastir ». En
contrepartie, il se montre exigent quant à l’esthétique et le standing du
nouvel aéroport.

La réalisation de cet aéroport, composante du mégaprojet qui consiste à
faire de la Tunisie un centre international de commerce et de services, fera
l’objet d’une étude d’impact environnemental et risque des effets
collatéraux…

Huitième grand aéroport international du pays, l’aéroport
Intercontinental d’Enfidha sera le plus imposant du continent africain.
Situé à 75 km de la Capitale, le futur aéroport sera totalement intégré au
tissu urbain.