[29/03/2007 15:24:53] FRANCFORT (AFP) Le marché de l’emploi en Allemagne n’échappe pas à la bonne humeur printanière qui règne dans la première économie de la zone euro, avec une nouvelle baisse du nombre de chômeurs en mars, sur fond de croissance robuste et d’un hiver clément. “Grâce à la bonne conjoncture, le rebond printanier du marché du Travail a été très fort”, s’est réjoui jeudi le président de l’Agence pour l’emploi, Frank-Jürgen Weise. “Le chômage a reculé, la croissance de l’emploi s’est à nouveau accélérée et la demande en main d’oeuvre reste élevée.” Le taux de chômage brut, qui fait référence dans le débat public, a reculé à 9,8% en mars, après 10,1% en février. Le nombre de chômeurs est tombé à 4,108 millions, soit un recul de 114.000 comparé à février, une performance inhabituelle pour ce mois de l’année. En données corrigées des variations saisonnières (CVS), jugées plus représentatives par les économistes de l’évolution du marché du travail, le tableau est aussi rose: le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a reculé de 65.000 sur un mois et le taux de chômage en CVS, publié par la Bundesbank, descend à 9,2%, contre 9,3% le mois précédent. Une bonne surprise pour les analystes. “En mars, pour le septième mois d’affilée, le nombre de chômeurs a reculé plus que prévu, poursuivant sa tendance baissière entamée début 2006”, se réjouit Sunil Kapadia, analyste chez UBS, pour qui “les surprises sont encore à venir”. Avec un taux de chômage de 9,2% en CVS, l’Allemagne renoue même avec un niveau qu’elle n’avait plus connu depuis mai 2001, souligne-t-il. Derrière cette nouvelle embellie se cachent comme lors des derniers mois une croissance économique robuste, qui incite les entreprises à l’embauche, et un hiver très clément qui profite aux travaux en extérieur et notamment au BTP, normalement handicapé par le mauvais temps en cette période de l’année. “L’impulsion provenant de la conjoncture devrait encore se faire sentir au cours des prochains mois”, prédit Christoph Weil, analyste chez Commerzbank. L’Allemagne a affiché l’an dernier une croissance de 2,7%, du jamais vu depuis 2000. Pour cette année, le gouvernement attend 1,7%, car la consommation risque de souffrir de l’augmentation début janvier de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16% à 19%. Certains économistes sont toutefois plus optimistes, et l’hypothèse d’une forte croissance de l’économie au cours du premier trimestre a été alimentée par la hausse en mars du baromètre de l’institut Ifo, qui mesure le moral des chefs d’entreprise, et du ZEW, qui compile les attentes du secteur financier. A présent, la reprise de l’emploi laisse espérer un mieux pour les dépenses des ménages, longtemps le point faible de l’économie allemande. “Les bonnes nouvelles en provenance du marché du travail agissent comme une manne pour la consommation privée”, selon Peter Leonhard, analyste chez Dekabank. Pour Gilles Moec, de Bank of America, la volonté affichée par les entreprises de continuer à embaucher montre qu’elles “sont confiantes, en dépit d’un ralentissement aux Etats-Unis”. “L’Allemagne est capable de continuer à croître à un rythme rapide”, ajoute-t-il. La bonne humeur ambiante n’est toutefois parvenue qu’à moitié à dérider le ministre de l’Emploi social-démocrate Franz Müntefering. Certes, “les chiffres sont réjouissants”, a-t-il reconnu dans un communiqué. “Ceci est bien, mais pas suffisant”, a-t-il immédiatement tempéré. Même écho chez l’analyste de Dekabank, qui rappelle qu’avec plus de 4 millions de personnes à la recherche d’un emploi, “la montagne du chômage est encore très élevée”. |
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