[29/03/2007 20:41:28] MARSEILLE (AFP) Les discussions pour mettre fin au blocage des terminaux pétroliers du port de Marseille, paralysés depuis 16 jours par une grève des agents CGT, sont restées dans l’impasse jeudi mais la direction du port, la CGT et le groupe Gaz de France (GDF) se reverront vendredi. “C’est une sorte d’impasse dont j’espère que nous sortirons mais le dialogue n’est pas rompu et nous nous revoyons demain à 15H00”, a déclaré le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Frémont, à l’issue d’une négociation de plus de sept heures entre la CGT et les directions du Port autonome de Marseille (PAM) et de Gaz de France (GDF) à la préfecture. Le conflit au port de Marseille, deuxième en Europe pour les hydrocarbures, est le plus long de ces dix dernières années. En raison du blocage des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et de Lavéra depuis le 14 mars, 57 bateaux attendaient dans la rade jeudi: 33 pétroliers, 18 chimiquiers et 6 gaziers. Les agents du port réclament l’embauche de personnel portuaire sur le futur terminal gazier que GDF doit mettre en service au printemps 2008. Mais GDF, pour des raisons de sécurité, insiste pour employer son propre personnel, comme elle le fait déjà sur son terminal méthanier en activité à Fos depuis plus de 35 ans. Jeudi, GDF et le PAM “ont fait une proposition pour employer des personnels du PAM, non pas pour le branchement, mais pour assurer la sécurité autour des navires et du terminal” méthanier ce qui aboutirait à la création de cinq emplois à statut portuaire, a dit le préfet.
Selon lui, la CGT a refusé ces propositions, continuant à réclamer l’emploi d’agents du PAM pour le branchement des tuyaux méthaniers. “On a tourné en rond. GDF essaie de nous détourner sur d’autres voies avec des emplois en compensation qui ne correspondent absolument pas à nos missions”, a déclaré le secrétaire adjoint CGT des agents du port, Pascal Galéoté, à l’issue de la réunion. Sur l’intervention d’agents du PAM au terminal méthanier, “on a essuyé un refus catégorique de GDF et du préfet”, a déploré M. Galéoté. Pour la première fois, la CGT de Gaz de France, dont une délégation était présente aux côtés de celle du PAM, a explicitement réfuté les arguments de sa direction sur l’obligation d’employer ses propres salariés au terminal méthanier pour des raisons de sécurité. “Un partage des tâches est possible”, a assuré Jean-François Di Giovanni, de la fédération mines et énergie de la CGT. Selon lui, les employés de GDF doivent bien effectuer les manoeuvres concernant le gaz naturel liquéfié transporté par les méthaniers. Mais les agents du PAM pourraient traiter le gaz a l’état gazeux qui est injecté simultanément dans les cuves des navires, “ce qui ne présente pas de problème de sécurité et ce qu’ils font déjà sur d’autres terminaux”, a dit M. Di Giovanni à l’AFP. Le directeur général des grandes infrastructures de GDF, Jean-Marc Leroy, s’est refusé à tout commentaire sur cette possibilité. “Nous avons proposé une solution qui permet de renforcer la sécurité et d’associer les salariés du port à la vie du terminal. La CGT n’a pas accepté notre proposition et a quitté la séance”, a-t-il dit aux journalistes après la réunion. Mercredi, l’Union française des industries pétrolières (UFIP) avait affirmé que des raffineries commenceraient à s’arrêter “dès vendredi” si la grève se poursuivait. La raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin), alimentée par les terminaux marseillais, a affirmé jeudi que son approvisionnement était pour l’instant “garanti” grâce aux stocks, sans précision de durée. |
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