Fin du conflit au port autonome de Marseille après 18 jours de blocus

 
 
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Pascal Galéoté (c), secrétaire général adjoint de la CGT des agents portuaires, répond aux questions des journalistes, le 31 mars 2007 à Martigues (Photo : Patrick Valasseris)

[31/03/2007 18:03:33] MARTIGUES (AFP) Les agents CGT du port de Marseille ont décidé samedi de mettre fin à la grève qui paralysait depuis 18 jours les terminaux pétroliers, où les opérations de pompage ont repris en fin de journée, écartant la crainte d’une pénurie d’hydrocarbures.

Une centaine de salariés rassemblés à la Maison des syndicats de Martigues (Bouches-du-Rhône) ont voté à l’unanimité en faveur du protocole d’accord de fin de conflit conclu vendredi soir entre CGT, direction du Port et Gaz de France après deux jours de négociations à la préfecture.

“Tout le monde se languit de reprendre le travail le plus rapidement possible et ce sera fait dès le début de l’après-midi”, a déclaré le secrétaire général adjoint de la CGT des agents portuaires Pascal Galéoté.

Selon la direction du Port autonome de Marseille (Pam), “les opérations commerciales, notamment de pompage, ont repris en fin d’après-midi après vérification des installations”.

Samedi matin, cinquante-neuf navires demeuraient bloqués devant Fos-sur-Mer et Marseille. Dix à quinze jours devraient être nécessaires pour traiter toutes les cargaisons en attente mais ce délai sera précisé après un point prévu lundi avec les clients du PAM, selon la direction du port.

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Des bateaux sont immobilisés en rade de Fos-sur-mer, le 30 mars 2007 (Photo : Patrick Valasseris)

En cas de poursuite du conflit, le plus long depuis 1993, l’industrie pétrolière prédisait que les raffineries allaient commencer à s’arrêter lundi.

Les agents du port avaient cessé le travail le 14 mars pour obtenir que GDF les emploie pour le branchement et débranchement des méthaniers dans son nouveau terminal à Fos-sur-Mer, qui entrera en service en 2008. Mais, invoquant des raisons de sécurité, GDF désirait n’y employer que son propre personnel.

Après plus de deux semaines de négociations, au cours desquelles le dialogue a été rompu à plusieurs reprises et deux premiers protocoles d’accord rejetés, les grévistes ont finalement obtenu gain de cause: cinq postes à temps plein, placés sous la responsabilité de GDF, leur seront réservés dans le futur terminal gazier.

“Nous sommes satisfaits mais nous resterons vigilants au cours des réunions prévues”, a expliqué M. Galéoté.

Un point notamment reste à éclaircir: la direction de GDF considère que ces cinq emplois seront affectés à des agents à temps plein, “nommément désignés”, tandis que la CGT veut que les tâches soient répartis sur un plus grand nombre de salariés.

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Guy Janin, directeur général du port autonome de Marseille, participe, le 29 mars 2007 à la préfecture de Marseille, lors d’une table ronde avec des représentants de la CGT (Photo : Boris Horvat)

“C’est leur interprétation à eux”, a réagi samedi matin M. Galéoté aux déclarations de GDF. “Le protocole est très précis, il a été acté par les plus hautes autorités. Il parle d’équivalents temps plein, il n’y a pas d’autre interprétation possible”.

Vivement critiquée par le patronat local qui l’accusait de mettre en danger l’activité économique du port et les emplois, la CGT a rejeté la responsabilité du conflit sur les pouvoirs publics. Elle affirme les avoir alertés depuis 2002 au sujet du terminal méthanier et estime qu’ils auraient dû organiser la discussion bien avant.

Le port marseillais est tombé depuis les années 1980 de la 2e à la 4e place en Europe pour le trafic global en raison du recul de l’activité conteneurs. Mais il est le deuxième d’Europe pour les hydrocarbures (64,3 millions de tonnes en 2006) derrière Rotterdam. Mi-janvier, il avait annoncé avoir retrouvé un trafic supérieur à 100 millions de tonnes en 2006, qu’il n’avait plus atteint depuis 1980, pour un chiffre d’affaires de quelque 184 millions d’euros (+5%).

 31/03/2007 18:03:33 – © 2007 AFP