Les USA mal engagés à la veille d’une échéance commerciale cruciale avec la Corée du Sud

 
 
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Kim Jong-Hoon, le négociateur en chef sud-coréen pour l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, à Séoul, le 31 mars 2007 (Photo : Kim Jae-Hwan)

[31/03/2007 09:19:12] WASHINGTON (AFP) La politique commerciale de l’administration Bush paraissait mal engagée vendredi avec des difficultés dans les négociations avec la Corée du Sud et une échéance cruciale ce week-end pour se conformer au calendrier qu’elle doit respecter d’ici l’été.

Après une nouvelle journée de discussion, Washington et Séoul ont convenu de prolonger de 48 heures leurs pourparlers et ont fixé comme nouvelle date-butoir 16H00 GMT dimanche pour trouver un accord de libre échange.

La Maison Blanche avait normalement jusqu’à samedi pour informer le Congrès des accords commerciaux qu’elle entend signer dans le cadre des pouvoirs de négociations spéciaux dont elle jouit actuellement au titre de la loi dite TPA (Trade Promotion Authority).

Celle-ci lui permet de négocier des accords commerciaux et de les soumettre au Congrès pour vote sans que celui-ci ait le pouvoir de les amender.

Or pour l’instant, l’administration Bush n’est en mesure de soumettre aux parlementaires qu’un projet d’accord avec le Panama.

“Le président a envoyé au Congrès l’avis l’informant de son intention de signer l’accord de libre-échange avec le Panama”, a confirmé Dana Perino, une porte-parole de la présidence.

Pour bénéficier du TPA, l’administration doit informer le Congrès dans les 90 jours précédant son expiration des accords qu’il entend lui soumettre à ce titre. Or le TPA expire le 30 juin.

La Maison Blanche espérait pouvoir ajouter la Corée du sud, le 5e partenaire commercial des Etats-Unis, au Panama mais l’issue des négociations restait incertaine.

Quelques heures avant l’annonce de la prolongation, les Etats-Unis avaient même estimé qu’elles seraient probablement un échec.

Il y a une semaine, la représentante américaine pour le Commerce (USTR) Susan Schwab avait également fait un constat d’échec pour les négociations avec la Malaisie qui ne seront pas finalisées avant l’expiration du TPA.

Quant aux négociations dans le cadre du cycle de Doha engagées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elles sont actuellement au point mort.

Sans pouvoirs de négociation spéciaux, l’administration républicaine est peu crédible face aux autres membres de l’OMC et pour l’instant rien ne dit que le TPA sera renouvelé par un Congrès désormais contrôlé par les démocrates.

“Nos partenaires commerciaux n’aiment pas conclure des accords avec les Etats-Unis si l’administration n’a pas de mandat spécial parce qu’ensuite le Congrès peut modifier les termes de l’accord”, explique Peter Morici, professeur d’économie à l’Université du Maryland (est).

Pour lui, manquer l’échéance du 31 mars, “réduit la probabilité d’un accord dans le cycle de Doha”.

“L’absence de mandat spécial de négociation fournit simplement un prétexte supplémentaire pour ne pas reprendre les négociations” à l’OMC, gelées depuis juillet 2006, estime également Douglas Irwin, expert en Commerce extérieur au Dartmouth College.

Mais la partie n’est pas pour autant perdue. La date du 31 mars est “simplement une échéance pour signaler que (l’administration) va avoir recours aux procédures prévues par le mandat spécial”, rappelle Johanna Mendelson Forman, chercheuse au Centre d’études stratégiques et internationales.

“La véritable échéance, c’est (fin) juin”, à savoir l’expiration proprement dite du TPA, souligne-t-elle.

Si les négociations reprennent et qu’un accord est trouvé avant le 1er juillet “cela ne sera pas tellement un problème”, estime également Douglas Irwin. “Les choses seront un peu retardées mais l’accord pourra toujours être transmis” au Congrès, selon lui.

 31/03/2007 09:19:12 – © 2007 AFP