[31/03/2007 07:41:17] CONAKRY (AFP) L’enlèvement jeudi soir à Conakry du directeur général de Total-Guinée, le Français Benoît Gaborit, a connu vendredi un dénouement heureux, le patron de société ayant été retrouvé “sain et sauf” et ses ravisseurs arrêtés par la police. “Physiquement, j’ai été bien traité. Mais chaque fois, on me rappelait qu’on allait me tuer”, a déclaré M. Gaborit lui-même, vu par un journaliste de l’AFP vendredi soir dans les locaux de la Police judiciaire (PJ), en compagnie de quatre hommes présentés comme ses ravisseurs. Il paraissait fatigué mais ne montrait aucun signe de blessure, selon le journaliste. “Je remercie la police qui a mené une enquête très performante”, a ajouté le Français, en présence du nouveau ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Mamadou Beau Keïta ; du directeur général de la Police nationale, Sékou Mohamed Bangoura ainsi que du directeur de la PJ, Mohamed Victor Traoré. Selon la PJ, M. Gaborit a été retrouvé vendredi grâce à un chèque qu’il avait émis à la demande de ses ravisseurs. Il avait été enlevé jeudi vers 23H00 (locales et GMT) à sa sortie d’un restaurant dans le quartier de Kaloum (centre-ville) par quatre hommes armés, identifiés par la suite comme des Guinéens parlant “avec un fort accent anglophone.” Les ravisseurs ont intercepté le véhicule de M. Gaborit, qui se trouvait en compagnie d’un salarié français de Total-Guinée, Mathieu Bouvy. M. Bouvy a été chargé de transmettre une demande de rançon de 200 millions de francs guinéens (25.000 euros) et 50.000 euros, puis relâché par les kidnappeurs vers l’aéroport (banlieue sud de Conakry). Le patron de Total-Guinée a ensuite été conduit dans le quartier semi-résidentiel de Soloprimo (banlieue nord), où il a passé la nuit. Il y a remis un chèque “au porteur” de 4 millions de francs guinéens (500 euros) aux ravisseurs, qui ont tenté de toucher l’argent vendredi matin en passant par des complices. Une surveillance des comptes bancaires de M. Gaborit par la police judiciaire et des responsables sécuritaires de l’ambassade de France a alerté les enquêteurs de la tentative de retrait d’argent, qui a conduit à l’interpellation des complices. La police a ainsi pu remonter aux ravisseurs. “Il y a une motivation matérielle. Maintenant, les enquêtes nous permettront de savoir la méthode utilisée et toutes les personnes impliquées dans cette affaires”, a déclaré Mohamed Victor Traoré, le directeur de la PJ. La police soupçonne par ailleurs le chauffeur du patron de Total-Guinée d’avoir été de mèche avec les kidnappeurs. Selon les premiers éléments de l’enquête, un téléphone portable saisi sur les ravisseurs avait appelé jeudi à 19H45 cet employé local de la société, qui a également été interpellé. Le ministre Mamadou Beau Keïta a félicité la police pour “son intervention prompte” et s’est réjoui de l’issue heureuse de l’affaire. “Ce (vendredi) matin, j’ai informé le Premier ministre du rapt (de M. Gaborit). Il m’a dit une seule chose: +Faites tout pour le retrouver le plus rapidement possible sain et sauf”, a affirmé M. Keïta. “C’est une grande première chez nous, qu’il y ait ce genre d’enlèvement, et qu’en mois de 24 heures, les malfrats soient arrêtés. Il y a eu par le passé des enlèvements de ce genre qui ont conduit à des tragédies”, a-t-il dit. Un porte-parole de Total à Paris s’est également félicité du “dénouement heureux” de l’affaire, en assurant: “aucune rançon n’a été versée”. Les enlèvements de personnes avec demande de rançon sont rares en Guinée, mais les braquages et vols avec violences sont devenus plus fréquents à la suite de guerres civiles dans des pays voisins comme le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire, d’après les observateurs. |
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