[01/04/2007 11:41:41] MARSEILLE (AFP) Les activités portuaires ont repris sur les terminaux pétroliers du port de Marseille après 18 jours de grève des agents CGT mais dix à quinze jours devraient être nécessaires pour traiter les cargaisons en attente dans les 59 navires bloqués en rade. Selon la direction du Port autonome de Marseille (Pam), après le retour des salariés à leur poste de travail, le pompage a repris samedi en fin d’après-midi mais dimanche matin, une porte-parole ne pouvait préciser combien de navires avaient pu être traités depuis. Dix à quinze jours devraient être nécessaires pour gérer toutes les cargaisons en attente mais ce délai sera précisé après un point prévu lundi avec les clients du Pam, a précisé la direction du port. La grève, la plus longue enregistrée par le Pam depuis 15 ans, avait été déclenchée le 14 mars à l’appel de la CGT, pour réclamer la participation des agents du port aux opérations de branchement et de débranchement sur le nouveau terminal méthanier Gaz de France, qui entrera en service à Fos-sur-Mer en 2008.
Pour GDF, qui exploite depuis plus de trente ans un autre terminal sur le Pam avec son propre personnel, il n’en était pas question pour des raisons de sécurité sur un site classé Seveso. Une position dont elle n’a pas démordu jusqu’à vendredi où un protocole d’accord a pu être trouvé : le groupe gazier s’y engage à réserver cinq postes à temps plein à des agents du Pam, placés sous sa responsabilité, sur son futur terminal. Ce retournement, qui sonne comme un camouflet pour GDF, serait dû, selon des sources proches du dossier, à l’intervention de Matignon inquiet de voir se profiler une pénurie de pétrole en pleine campagne présidentielle. GDF aurait été invité à lâcher du lest. Le secrétaire général adjoint de la CGT des agents portuaires, Pascal Galéoté, a, lui, souligné le rôle de sa direction nationale et plus particulièrement de Bernard Thibault, qui “a pesé par ses prises de position” sur le dénouement du conflit. “Nous sommes satisfaits mais nous resterons vigilants au cours des réunions prévues” pour affiner l’accord, a déclaré samedi M. Galéoté.
Au cours de leurs futures rencontres, dont la première devrait se tenir la semaine prochaine selon la CGT, le syndicat, GDF et le Pam doivent éclaircir plusieurs points, comme le rôle précis des agents du port. Par ailleurs, la direction de GDF considère que les cinq emplois concernés seront affectés à des agents à temps plein, “nommément désignés” tandis que la CGT veut que les tâches soient réparties sur un plus grand nombre de salariés. Cette longue grève, onéreuse pour le Pam -celle de 15 jours en 2005 lui avait coûté 25 millions d’euros- a valu à la CGT les critiques au vitriol du patronat local qui l’accuse de ternir l’image d’un port tombé de la 2e à la 4e place en Europe depuis les années 1980 et de mettre en danger activité économique et emplois. Le syndicat a rejeté la responsabilité du conflit sur les pouvoirs publics, affirmant les avoir alertés dès 2002 sur cette question du futur terminal méthanier sans qu’aucune discussion ne soit organisée. Pour M. Galéoté, cette grève constitue “un tournant pour la sauvegarde de l’emploi public” sur le port, alors que ce dernier doit tripler la capacité de son terminal conteneurs en 2009 avec le projet Fos 2XL qui sera exploité par deux opérateurs privés. . |
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