Depuis
les déboires de la campagne 2005-2006, l’huile d’olive ne cesse de provoquer
des débats.
Ce produit, qui a acquis son importance au fil des ans dans l’économie agricole
–et donc nationale-, relance le débat sur la qualité, l’exportation et le rôle
de l’ONH (Office National de l’Huile), à qui certains imputent à la
responsabilité de la crise de ce secteur, du fait de son interventionnisme et de
sa spéculation sur le marché de l’huile, surtout que le mouvement haussier
entamé en 2005-2006 a été en grande partie provoqué par son intervention.
Aujourd’hui, les opérateurs du secteur tablent sur une action englobant
plusieurs axes pour développer la filière.
D’abord, la mécanisation de la récolte, pour réduire le temps de la récolte,
lors de la phase de la maturation et pour contourner le manque de main-d’œuvre
et l’augmentation de son coût. En effet, on assiste, dans le monde rural, à la
raréfaction de la main-d’œuvre, alors qu’au même moment nos concurrents directs
(notamment l’Espagne, Chypre et l’Italie) font de plus en plus appel à la
mécanisation lors des cueillettes, car la machine récolte 100 kg d’olives par
heure, contre seulement 25 kg par ouvrier en moyenne. En plus, il faut savoir
que l’ONA accorde une subvention à hauteur de 30% du coût d’acquisition du
matériel de cueillettes.
Puis, la rapidité de la récolte est un facteur clé pour obtenir une huile de
qualité, éviter le stockage des olives et effectuer la trituration dans les 36
heures après la cueillette.
Viennent ensuite les conditions de stockage : l’Inox est mieux indiqué que les
citernes aux parois de céramiques qui développement des moisissures.
Enfin, ne nous voilons pas face, l’huile d’olive tunisienne est en crise et, de
ce fait, elle court un vrai danger, avec l’entrée en production de nouveaux pays
producteurs, comme la Chine, ou l’Australie, dont la production précoce est mise
sur le marché dès le mois de juin. Sans oublier que la Syrie a doublé ses
plantations, et effectue 90% de sa récolte par mécanisation.
Mais le plus inquiétant, c’est que l’huile tunisienne ne dispose pas d’un label,
ni d’une stratégie de communication ou de marketing ; elle n’est pas mise en
valeur, ni dans notre pays (dans les hôtels ou les restaurants) ni à
l’extérieur.
Il suffit de penser que certains des 6 millions de touristes qui visitent la
Tunisie chaque année ramènent dans leurs bagages qui un tapis, une poterie ou
une chéchia, qui une bouteille d’huile d’olive.
Ce simple constat illustre de belle manière le problème de fond de l’huile
d’olive tunisienne.