Japon : confiance des grandes entreprises s’érode pour la 1ère fois en un an

 
 
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Une personne passe devant des indices boursier, le 2 avril 2007 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[02/04/2007 09:21:33] TOKYO (AFP) La confiance des grandes entreprises nippones s’est légèrement érodée en mars pour la première fois en un an, sur fond de craintes de ralentissement économique aux Etats-Unis, selon l’enquête Tankan publiée lundi par la Banque du Japon (BoJ).

Cependant, les grandes entreprises manufacturières japonaises n’ont en rien calmé leur appétit pour les investissements, ce qui devrait aider à soutenir la reprise économique dans l’Archipel, revèle cette enquête trimestrielle, réalisée en février et mars auprès de 10.958 sociétés.

La Bourse de Tokyo a accusé le coup, l’indice Nikkei terminant la séance sur une chute de 1,50%.

L’indice de confiance des grandes entreprises manufacturières nippones a perdu deux points en mars par rapport à décembre, à +23 contre +25, alors que les économistes ne prévoyaient en moyenne qu’un recul d’un point.

Cet indice mesure la différence entre le pourcentage de sociétés estimant que la situation est favorable et celles qui jugent qu’elle ne l’est pas. Il avait atteint un plancher de -38 il y a cinq ans.

Les craintes concernant l’économie américaine, la volatilité des marchés financiers et un net renforcement du yen en mars sont les principaux facteurs derrière cette détérioration de la confiance, selon les économistes.

Le Tankan de mars “souligne à quel point les perspectives économiques aux Etats-Unis, principale source de croissance pour la plupart des exportateurs japonais, génèrent de l’anxiété”, a commenté Junichi Makino, économiste à l’Institut de recherche Daiwa.

D’après la plupart des analystes, les résultats de mars risquent d’inciter la BoJ, qui a relevé en février son taux directeur d’un quart de point à 0,5%, à maintenir désormais le statu quo monétaire pendant longtemps.

“Pour la Banque du Japon, ce Tankan ne contient aucun argument irréfutable” qui pourrait justifier une hausse des taux, a estimé Jesper Koll, économiste en chef chez Merrill Lynch à Tokyo.

L’enquête démontre cependant que les grandes entreprises japonaises, dont les investissements ont été le principal moteur de la croissance ces dernières années, ont toujours l’intention d’accélérer la construction de nouvelles usines et les achats de nouvelles machines.

Selon le Tankan, les grandes sociétés estiment que leurs investissements ont augmenté de 11,9% sur un an lors de l’exercice 2006-2007, qui s’est achevé le 31 mars. Pour 2007-2008, elles prévoient une nouvelle augmentation de 2,9%.

Les analystes font remarquer que les entreprises japonaises sont traditionnellement prudentes quant à leurs plans d’investissement au début de l’exercice (pour 2006-2007, elles ne prévoyaient ainsi initialement qu’une hausse de 2,7%) mais qu’elles les relèvent souvent dans le courant de l’année.

“Les entreprises japonaises sortent de plusieurs années de profondes restructurations et de réductions de coûts. Elles ont maintenant envie, semble-t-il, de dépenser plus pour contruire des usines et doper leur production même si elles doivent pour cela sacrifier une partie de leur rentabilité”, a expliqué Taro Saito, économiste à l’Institut de recherche NLI.

Certains économistes pensent que la Banque du Japon pourrait être tentée de refroidir les ardeurs des investisseurs en relevant les taux, même si les autres statistiques ne plaident guère en faveur d’un resserrement monétaire.

“Pour stabiliser l’investissement en capital, nous pensons que la BoJ continuera à juger que la normalisation des taux d’intérêt doit se poursuivre”, a pronostiqué Takuji Aida, économiste chez Barclays Capital.

 02/04/2007 09:21:33 – © 2007 AFP