Le gendarme de la Bourse s’intéresse aux manipulations de cours

 
 
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Une personne sort de l’Autorité des Marchés Financiers, le 30 mars 2004 à Paris (Photo : Thomas Coex)

[02/04/2007 22:18:31] PARIS (AFP) L’AMF, le gendarme de la Bourse, s’intéresse à d’éventuelles manipulations des cours de plusieurs grands groupes cotés à la Bourse de Paris, sur fond de multiplication des opérations de fusion et acquisition et d’intervention croissante des fonds spéculatifs.

La cellule d’investigation de l’Autorité des marchés financiers (AMF) analyse les variations de cours de ces sociétés, qui ont fait l’objet récemment de rumeurs, mais il est encore prématuré de parler d’enquête, a indiqué lundi à l’AFP une porte-parole de l’AMF.

Cette cellule dispose de moyens informatiques permettant de relever rapidement les échanges inhabituellement élevés et les écarts de cours très amples, en identifiant qui a vendu et acheté à ce moment-là.

L’AMF ne se fonde pas “sur les rumeurs, pour lesquelles nous n’avons pas de source”, a souligné la porte-parole.

Selon le Financial Times paru lundi, l’AMF s’intéresserait en particulier à d’éventuelles manipulations des cours de France Télécom, Carrefour, Eiffage, Vinci et Atos Origin.

Selon France Télécom, des rumeurs ont fait perdre jusqu’à 3% à son action mardi, obligeant le directeur financier à confirmer ses prévisions, lors d’une conférence d’analystes organisée mardi après-midi par la banque Citigroup à Londres. L’action n’a finalement cédé que 0,81% mardi.

Dans le cas de Valeo, l’action s’est envolée “après l’envoi d’un fax anonyme à plusieurs journaux annonçant une offre du fonds d’investissement américain Apollo”, affirme lundi le quotidien économique les Echos.

L’action Valeo a pris 7,7% en deux jours, les 22 et 23 mars, qui ont vu 6 millions d’actions changer de mains, soit une moyenne quotidienne 4 fois supérieure à celle de février.

Le 22 mars, Les Echos écrivaient que le fonds Apollo pourrait lancer une offre d’achat sur l’équipementier automobile, avec l’appui des banques conseil Lazard et Merrill Lynch. Dans la soirée, le conseil d’administration de Valeo confirmait “avoir reçu d’un fonds d’investissement une manifestation d’intérêt”.

Les deux jours précédents, les échanges moyens sur l’action Valeo avaient représenté près de trois fois la moyenne quotidienne de février.

Les échanges ont aussi gonflé spectaculairement sur Eiffage, dont le cours a bondi de 40,1% durant la troisième semaine de mars, avec 4,5 millions d’actions échangées, soit six fois le volume hebdomadaire moyen.

Le 22 mars, l’espagnol Sacyr Vallehermoso, interrogé par l’AFP, avait préféré ne pas commenter les rumeurs de marché lui prêtant une éventuelle intention de se renforcer au capital d’Eiffage, dont il détient déjà 32,1%.

Ce jour-là, la banque UBS avait relevé sa recommandation sur Sacyr Vallehermoso, en évoquant un possible rapprochement avec Eiffage, dans une note que s’était procurée l’AFP.

Le 29 mars, le concurrent français Vinci démentait “formellement les informations fantaisistes parues dans Le Monde sur un rachat d’actions d’Eiffage” pour permettre à son compatriote de résister à une offensive de l’espagnol. Le quotidien a retiré alors ces informations de son site Internet.

La veille, UBS avait abaissé sa recommandation sur Eiffage, en expliquant que Vinci a démenti, lors d’une conférence privée organisée mardi par la banque suisse, “tout intérêt pour Eiffage, pour des raisons évidentes de concurrence”.

 02/04/2007 22:18:31 – © 2007 AFP