[03/04/2007 19:58:24] TOULOUSE (AFP) Les salariés d’Airbus, appelés à quatre heures de grève sur les sites français de l’avionneur européen pour protester contre le plan Power8, prévoyant la suppression de 10.000 emplois en quatre ans, ont diversement suivi le mouvement mardi, sur fond de division syndicale. A Toulouse, une manifestation a regroupé entre 2.500 et 4.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, avec un défilé, sous les banderoles de FO et de la CGT, parti de l’usine Jean-Luc Lagardère, où est assemblé l’avion géant d’Airbus, l’A380. Les militants de la CFDT, qui s’était jointe à l’appel à la grève, étaient absents de la manifestation, à laquelle la CFE-CGC, 2e syndicat à Airbus France, et la CTFC avaient refusé de s’associer, préférant privilégier la discussion avec la direction. Sur les sites de Nantes et Saint-Nazaire, l’appel au débrayage a été faiblement suivi. A Saint-Nazaire, où la CGT et la CFDT ont décidé de ne pas suivre l’appel de FO, environ 400 salariés ont débrayé, selon ce syndicat, 300 d’après la direction. A Méaulte (Somme), l’un des sites menacés de fermeture, entre 600 et un millier de personnes, ont défilé entre le site Airbus et la ville voisine d’Albert. L’appel au débrayage a été suivi par environ 80% des salariés.
“Nous sommes plus de 4.000. Malheureusement, l’unité syndicale qui a fait la force de notre action s’est un peu effritée”, a déclaré à Toulouse, Jean-François Knepper, délégué syndical FO et co-président du comité européen d’Airbus, qui doit se réunir mercredi à Toulouse avec la direction de l’avionneur. “Notre direction prétend vouloir négocier mais elle ne saisit aucune de nos ouvertures pour tenter de trouver un compromis. Au contraire, elle tente la division des salariés et y parvient partiellement en cassant l’intersyndicale. Nous ne désarmerons pas devant ces procédés”, a-t-il dit. “Deux organisations syndicales ont décidé de baisser les bras et de se mettre autour d’une table pour négocier ce qui n’est pas négociable, c’est-à-dire les ventes de sites, et pour discuter de sujets sur lesquels la direction a décidé de ne pas bouger”, a-t-il regretté. M. Knepper a qualifié de “dangereux pour Airbus” le plan Power8. “Il faut le remettre à plat, le rediscuter”, a-t-il lancé. “Nous maintenons la pression. Nous voulons que les politiques se saisissent réellement du dossier. Il faut que le futur président ou la future présidente de la République qui sera élu(e) sache que ce dossier sera d’emblée sur sa table”, a-t-il encore dit. Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT, a également regretté l’absence de deux syndicats. Ils “sont en train de vouloir casser le mouvement syndical”, alors que “la mobilisation des salariés est une condition sine qua non pour faire bouger la direction”, a-t-il dit. “Louis Gallois nous ment sur l’avenir (des sites) de Saint-Nazaire et Méaulte. Power8 est seulement le haut de l’iceberg”, a affirmé M. Petrachi, estimant que d’autres mesures allaient suivre ce plan, qui prévoit, outre les suppressions de postes, pour moitié chez les sous-traitants, la cession au moins partielle de six sites industriels en Europe. Le 6 mars, une mobilisation avait rassemblé près de 15.000 personnes à Toulouse, et 2.000 sur chacun des sites de Nantes, Saint-Nazaire et Méaulte. |
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