GB : un pirate informatique perd son appel contre son extradition aux Etats-Unis

 
 
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Le Britannique Gary McKinnon, accusé d’avoir piraté les ordinateurs de la Nasa et du Pentagone, le 11 juillet 2006 à Londres (Photo : John D McHugh)

[03/04/2007 14:31:57] LONDRES (AFP) Un Britannique accusé d’avoir piraté les ordinateurs de la Nasa et du Pentagone a perdu mardi son appel pour éviter son extradition vers les Etats-Unis.

Gary McKinnon, 41 ans, poursuivi dans plusieurs Etats américains, a été qualifié de “plus grand pirate informatique de tous les temps” par le procureur de l’Etat américain de Virginie.

Il est accusé d’avoir, depuis sa chambre dans le nord de Londres, piraté et parfois endommagé une centaine d’ordinateurs de l’armée américaine, de la marine, de l’armée de l’air, du Pentagone et de la Nasa entre février 2001 et mars 2002.

Il avait ensuite été démasqué par la police britannique.

Son attaque informatique contre une base navale, peu après les attentats du 11 septembre 2001, aurait notamment rendu impossible l’utilisation de systèmes militaires d’importance vitale.

Les dégâts ont été estimés au total à 700.000 dollars (580.000 euros) par les autorités américaines.

Les autorités américaines ont jugé que sa conduite avait été “intentionnelle et calculée en vue d’influencer et d’affecter le gouvernement américain par l’intimidation et la contrainte”.

En juillet dernier, le ministère britannique de l’Intérieur avait autorisé son extradition vers les Etats-Unis, décidée par un juge deux mois plus tôt.

A l’époque, McKinnon avait affirmé regretter ses actes, et précisé qu’il n’avait pas eu d’intention criminelle.

Il avait également ajouté qu’il se sentait “abandonné” par son gouvernement.

Mardi, son avocat, Ben Cooper a affirmé qu’il entendait encore faire appel devant les Lords, la plus haute instance judiciaire du pays, un appel qui a très peu de chance d’être pris en considération.

L’avocat entend évoquer devant les Lords, a-t-il précisé, les “menaces” dont aurait été victime son client de la part de procureurs américains.

“Nous ferons certainement appel devant cette cour (les Lords) pour certifier un point de droit”, a déclaré l’avocat, affirmant par ailleurs que son client souffrait de problèmes de santé.

La procédure d’extradition a duré plusieurs années en raison de l’inquiétude britannique que McKinnon soit jugé par un tribunal militaire et doive purger sa peine sur la base américaine de Guantanamo à Cuba.

S’il est reconnu coupable, McKinnon encourt une peine de prison de 45 ans ou plus, selon ses avocats, qui redoutent qu’il ne soit pas autorisé à la purger en Grande-Bretagne, en raison de son refus de se rendre de lui-même à la justice américaine.

 03/04/2007 14:31:57 – © 2007 AFP