Soumaya Ferchichi : La réconciliation avec soi, grâce à la peinture sur soie

Par : Tallel
 
 

artizana.jpgAprès
s’être perdue dans une brève expérience dans le monde de l’entreprise,
Soumaya Ferchichi s’est retrouvée dans l’art, plus précisément dans la
peinture.

Elle a tronqué sa place dans une entreprise française contre les méandres
de la peinture, de l’art… où elle sent son imagination fonctionner à
merveille. Elle, c’est Soumaya Ferchichi, benjamine d’une famille de 3
frères et deux sœurs. La peinture, l’art, voilà son hobby. Elle a participé
au dernier salon de l’artisanat qui s’est déroulé à la Foire internationale
du Kram. Nous l’avons rencontrée ; elle raconte son aventure.

Soumaya Ferchichi, native de Monastir, après une maîtrise en gestion
d’entreprise à l’ISET de Radès, trouve immédiatement un poste dans une
entreprise française installée dans sa région, où elle va travailler durant
trois ans. ‘’Mais je sentais que je mourais chaque jour, car j’étais attirée
par le monde des couleurs qui, bien entendu, n’existait pas dans cette
entreprise…’’, dit-elle.

Que faire alors ? Mlle Ferchichi décide finalement de quitter
l’entreprise et de repartir de zéro, à l’assaut de son monde ‘’imaginaire’’,
celui de la peinture, de l’art, ‘’de la beauté, de l’esthétique…’’,
tient-elle à préciser.

D’aucuns diront que c’est l’aventure, d’autres de l’audace… mais pour
Soumaya, la question ne se posait même pas : ‘’dans la vie il faut savoir
choisir…’’.

C’est ainsi qu’elle se lance dans la peinture sur soie haut de gamme. Sur
ce point, il est intéressant de préciser qu’elle n’avait pas de capital ni
formation requise pour monter son affaire. Mais pour parvenir à son
ambition, elle obtient une formation de six mois par l’entremise de l’Office
national de l’Artisanat (ONA) dans le cadre de la ‘’Formation 21-21’’. Puis,
une deuxième formation, celle fois-ci en Espagne sur le compte de l’Ecole
euro-arabe de Grenade –une école qui assure des cours de formation en
entreprenariat dans l’entreprise pour les ressortissants maghrébins.

Voilà la base minimum acquise, maintenant Mlle Soumaya peut s’adonner à
son activité préférée et aborder son ‘’aventure artistique’’ avec plus ou
moins de certitude. Mais pour elle, en tout cas, même s’il s’agit d’un
travail épuisant, le jeu en vaut la chandelle, ‘’car je l’aime’’. Pour ce
faire, la famille sera mise à contribution afin de réunir le capital de
démarrage, qui s’est monté à 5.000 dinars.

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Aujourd’hui, tout est en place –ou presque. Premier créneau choisi : le
haut de gamme que ce soit dans la peinture sur soie, la poterie, le dessin
sur bois…, et ce ‘’pour éviter ou plutôt amoindrir la concurrence’’,
souligne-t-elle. Elle fait entre autres des foulards (entre 500 et 700
pièces par an qu’elle confectionne par ses propres mains), des emballages
spécifiques d’une beauté remarquable. Cependant, ayant des commandes
importantes avec des délais souvent courts, elle se trouve obligée d’en
sous-traiter une partie afin de pouvoir honorer ses engagements. Mais
attention, elle surveille de A à Z tout le processus de fabrication… Vous
aurez compris le pourquoi : elle tient au travail ben fait –pardon la
perfection !

Il faut dire que, en participant à certaines foires et expositions
(notamment en Tunisie et en Espagne), Soumaya Ferchichi a noué de solides
contacts qui vont s’avérer de grande utilité pour l’avenir. Mais pour elle,
ce qui compte avant tout, c’est cette force intérieure qui lui permet
d’exprimer ce qu’elle sent et ressent et surtout de pouvoir le mettre sur du
concret…

En outre, la carte professionnelle dont elle est détentrice lui permet
l’achat de la matière première –locale ou importée- à des coûts réduits.

Outre la peinture sur soie, elle fait de la poterie, de dessins sur bois,
etc. En somme, tout ce qu’elle touche elle le transforme en objet de beauté.