La fièvre boursière gagne du terrain en Chine, même chez les étudiants

 
 
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Un homme regarde des cotations de la Bourse, le 4 janvier 2007 à Pékin

[05/04/2007 11:30:41] SHANGHAI (AFP) La fièvre boursière chinoise? Jason Zhao un étudiant de troisième année de Shanghai, la connaît bien: après avoir investi pour des camarades il y a un peu plus d’un an, il gère aujourd’hui un fonds de cinq millions de yuans (650.000 dollars).

L’étudiant en informatique de la prestigieuse Université Fudan de Shanghai est passé de ce qui était un hobby à une activité à temps plein, au détriment de ses résultats académiques et même de son sommeil.

Dans un marché en pleine hausse, qui a pris 170% en un an, il se retrouve à la tête d’un joli portefeuille, même si, souligne-t-il, “tant d’argent investi veut dire une énorme pression”.

“Tout d’abord nous n’étions qu’un groupe d’amis investissant ensemble; et puis on s’est mis à afficher nos choix boursiers sur le site internet de l’Université et, au bout d’un moment, les gens ont constaté que nous engrangions de bons gains”, raconte celui, qui avec son tee-shirt et son blue-jean, semble être resté le même.

Avec des placements qui ont pris 600% en un an, il n’a pas eu de mal à convaincre d’autres étudiants et même des professeurs.

“C’est comme cela que nous nous sommes bâtis une réputation et les gens ont commencé à nous écrire pour nous demander de gérer leur argent”.

Si Zhao affirme qu’aucun de ses “clients” n’a encore perdu de l’argent, il reconnaît les dangers de cette fièvre boursière.

“Le marché haussier donne à tous la possibilité de faire de l’argent et l’impression d’être bon investisseur, mais en fait c’est complètement faux, c’est une illusion”, dit-il.

Beaucoup s’y laissent prendre, malgré tout. A Shanghai, les salles de marché, où les investisseurs peuvent suivre l’évolution de leurs titres sur des écrans, sont bondées.

Chez Donghai Securities, on reste massé du matin au soir, à commenter les derniers bons coups et rumeurs.

Des grands-mères sont présentes, gardant comme les autres, tout en tricotant, un oeil sur les écrans électroniques ou télévisés, branchés sur un chaîne prodiguant des conseils en matière d’investissement.

On fait la queue, aussi, pour ouvrir un compte-titres, comme les 100.000 qui l’ont été dans la semaine écoulée, selon des estimations d’analystes.

Et tant pis pour les avertissements qui ont émané ces derniers mois de hauts responsables mettant en garde contre la probable bulle boursière en formation.

Sitôt oublié le mini-krach du 27 février, qui a vu la Bourse plonger comme jamais en dix ans, les investisseurs aguerris ou néophytes ont redoublé d’activité, n’hésitant pas à placer une partie de la formidable épargne chinoise, qui dépassait 2.000 milliards de dollars fin 2006.

Les indices boursiers voguent à des niveaux records, tandis que la semaine dernière, les bourses chinoises ont enregistré un volume d’échanges de 28 milliards de dollars, le plus fort d’Asie.

 05/04/2007 11:30:41 – © 2007 AFP