Pétrole : pas de hausse de la production de l’Opep malgré la flambée des prix

 
 
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Le président de l’OPEP Mohammed al-Hamili lors du 8e sommet pétrolier, le 5 avril 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[05/04/2007 19:20:47] PARIS (AFP) L’Opep n’a pas l’intention d’augmenter sa production pétrolière à court terme pour calmer les prix du pétrole, qui ont bondi ces deux dernières semaines, et ne prévoit pas de tenir une réunion extraordinaire avant celle prévue en septembre.

“Jusqu’à présent il n’y a pas besoin de se réunir, à moins que les choses changent drastiquement” avant la prochaine réunion du cartel pétrolier, prévue en septembre, a déclaré jeudi le ministre du Pétrole des Emirats arabes unis, actuel président de l’Opep, Mohammed al-Hamili, lors d’un sommet pétrolier à Paris.

L’Opep n’a “pas besoin” d’augmenter sa production pétrolière pour le moment, a renchéri son homologue qatariote, Abdallah al-Attiyah, dont le pays est également membre de l’Opep.

Pour M. al-Hamili, la hausse récente des prix pétroliers est due “à la situation géopolitique” et n’a “rien à voir avec les fondamentaux”, qu’il juge “bons”, soulignant que l’Opep s’attendait à ce que l’économie mondiale continue à croître à un rythme “relativement soutenu” en 2007.

“Nous ne pouvons pas contrôler les facteurs géopolitiques et nous n’avons aucune indication selon laquelle il y aurait une pénurie de pétrole”, a insisté M. al-Attiyah.

La capture en Iran de 15 marins britanniques le 23 mars avait fait bondir les cours du brut, qui avaient pris près de 8 dollars en quelques séances à New York et à Londres, où ils ont touché leur sommet depuis sept mois dans la nuit de lundi à mardi à 69,58 dollars.

La libération des otages, intervenue mercredi, n’a toutefois été suivie que d’un léger repli des cours, car une chute des stocks d’essence bien plus forte que prévue aux Etats-Unis a de nouveau soulevé des craintes sur l’approvisionnement du marché.

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Le directeur général de Total, Christophe de Margerie s’exprime lors du 8e sommet pétrolier, le 5 avril 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

A Londres les cours du Brent reculaient de 59 cents à 67,81 dollars le baril vers 16H00 GMT, et le marché de New York s’orientait lui aussi légèrement à la baisse.

Interrogé sur le niveau actuel des cours pétroliers, M. al-Hamili a refusé de se prononcer sur une éventuelle cible souhaitée par l’Opep. “Nous ne parlons pas de fourchette de prix mais de fondamentaux” de marché, s’est-il contenté de déclarer.

Depuis le début de l’année, les déclarations de plusieurs dirigeants de l’Opep semblaient indiquer que l’organisation était satisfaite avec des cours pétroliers oscillant entre 50 et 60 dollars le baril, une fourchette au sein de laquelle ils s’étaient maintenus jusqu’à la capture des marins britanniques.

A l’inverse des dirigeants de l’Opep, Claude Mandil, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui représente les intérêts des pays consommateurs, s’est inquiété, lors du sommet, du niveau des cours, “trop élevés” selon lui.

“L’offre pétrolière est trop faible selon nous car nous sommes dans une période au cours de laquelle les stocks devraient être reconstitués et nous ne sommes pas sûrs qu’ils le soient”, a-t-il détaillé, ajoutant qu’il “serait mieux d’avoir un peu plus de pétrole” sur le marché.

Les cours pourraient se retrouver sous pression à l’approche de l’été, période de forte demande en raison des départs en vacances en voiture aux Etats-Unis (“driving season”).

Par ailleurs, M. Mandil a relativisé le risque représenté pour les pays consommateurs par l’éventuelle création d’un cartel gazier, à quelques jours de la tenue d’un forum des pays exportateurs de gaz à Doha. “Je ne suis pas très inquiet”, a-t-il commenté.

 05/04/2007 19:20:47 – © 2007 AFP