[06/04/2007 09:50:00] BANGKOK (AFP) La décision de la junte thaïlandaise de bloquer l’accès au site YouTube, après la diffusion d’une vidéo jugée offensante pour le roi, semblait vendredi avoir eu l’effet inverse que prévu, plusieurs nouveaux clips “insultants” étant apparus sur le Net. L’accès au site d’échange de vidéos YouTube a été bloqué mercredi en Thaïlande et le premier clip incriminé a été retiré du site par son réalisateur mais, en utilisant un serveur étranger, les utilisateurs du Net peuvent consulter en Thaïlande plusieurs nouvelles vidéos qui dépeignent notamment le roi Bhumibol Adulyadej au visage masqué par des pieds nus, ce qui est considéré comme une insulte dans le pays. Un autre clip caricature le roi en singe et accuse la junte militaire au pouvoir à Bangkok de “détester la liberté d’expression”. Un troisième clip fait dire à un jeune homme qu’on aurait pu attendre “plus de tolérance d’un homosexuel aussi extravagant”. L’apparition de ces nouvelles vidéos est “un autre exemple de la stupidité et l’inefficacité de la censure”, a estimé CJ Hinke, coordinateur de l’organisation Freedom Against Censorship (Liberté contre la censure). Selon lui, la junte militaire au pouvoir à Bangkok a bloqué 45.000 sites. 85% sont considérés comme pornographiques mais le gouvernement a également interdit des sites politiques qui diffusaient notamment des débats sur la situation dans le Sud musulman, où une rébellion a fait plus de 2.000 morts. Face à ces nouvelles vidéos, le porte-parole du ministère de la Communication, Vissanu Meeyoo, a indiqué qu’une rencontre serait organisée avec des utilisateurs du Net afin de discuter de nouvelles mesures à prendre. “La maison-mère Google a refusé toute coopération”, a-t-il déclaré. Une porte-parole de YouTube a fait part de sa “déception” face au blocage du site en Thaïlande. “Nous avons demandé au gouvernement de mettre fin au blocage et nous attendons avec impatience la reprise du service pour nos utilisateurs thaïlandais”, a ajouté Julie Supan. L’interdiction du site a suscité de nombreuses critiques d’organisations de défense de la liberté de la presse en Thaïlande, qui ont dénoncé une tendance accrue de la junte à la censure. Le roi de Thaïlande, immensément révéré dans le pays, est protégé par un important arsenal législatif. Un Suisse a été récemment condamné à dix ans de prison pour avoir barbouillé de peinture noire des portraits du roi alors qu’il était en état d’ébriété. |
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