[06/04/2007 22:44:40] PARIS (AFP) Le choix d’un repreneur se précise pour le fabricant de jouets Smoby-Majorette, convoité par un américain, un chinois et une banque allemande, la direction devant présenter les projets des candidats à la reprise mardi lors d’un nouveau comité central d’entreprise selon les syndicats. Le CCE extraordinaire tenu ce vendredi au siège de Lavans-Lès-Saint-Claude (Jura) n’a débouché sur “rien de nouveau”, après plus de six heures de discussions et maintes suspensions de séance, a-t-on appris de source syndicale vendredi soir. Un nouveau CCE se tiendra donc mardi à 10H00, a-t-on précisé de même source, une information confirmée par un porte-parole de la direction du groupe français. Ce sera le troisième comité en moins d’une semaine. Cette nouvelle rencontre entre syndicats et direction va permettre “d’entrer dans le vif du sujet”, a-t-on estimé de source syndicale. “La direction va nous présenter les repreneurs, nous allons pouvoir nous positionner” par rapport à leurs projets, a-t-on expliqué de même source. Le rachat en 2005 du concurrent Berchet devait permettre à Smoby de s’offrir la place de leader européen du secteur. Mais deux ans plus tard, la société jurassienne, fondée en 1924 par la famille Breuil, toujours aux commandes, s’est retrouvée asphyxiée par une dette de 250 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 350 millions. Le 19 mars dernier, Smoby a été placé en procédure de sauvegarde, mesure qui permet de geler pendant six mois les créances et le paiement des intérêts de la dette pour éviter une cessation de paiements ou un dépôt de bilan. La direction a alors annoncé que le nom d’un investisseur, “un partenaire de long terme”, serait connu dans une quinzaine de jours, selon les syndicats. Mais depuis, rien n’a filtré. Selon une source proche du dossier toutefois, trois repreneurs potentiels se seraient manifestés, parmi lesquels MGA Entertainment, le fabricant américain des poupées Bratz, concurrentes féroces de la Barbie de Mattel. L’américain aurait les faveurs de la famille dirigeante (52% du capital), avec laquelle il pourrait avoir d’ores et déjà signé un accord de reprise selon les syndicats. Face à lui, un fabricant chinois, Cornerstone, mais aussi la Deutsche Bank, pilier d’un projet qui prévoierait une éviction des Breuil, selon des informations de presse. Deutsche Bank détient une “part substantielle” de la dette de Smoby, selon un porte-parole de la banque, environ 45% selon les syndicats. Une minorité de blocage qui lui permettrait de refuser un plan concurrent soutenu par la direction, lorsque les créanciers seront appelés à voter sur la solution de reprise. En dernier ressort, ce sera le Tribunal de commerce de Lons-le-Saunier qui tranchera. Engagée dans des négociations marathon, la direction a également rencontré à plusieurs reprises le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) du ministère de l’Economie, selon des sources proches du dossier. En attendant, l’inquiétude monte dans les rangs des salariés (2.700 au total, dont 1.300 en France), “écoeurés par l’absence d’informations sur la situation du groupe”, a expliqué Gilles Rizzi, délégué CGT. Les distributeurs de jouets, parmi lesquels La Grande Récré, JouéClub ou encore Toys’R Us, viennent de monter au créneau, demandant au gouvernement d’intervenir pour que la survie de leur fournisseur soit assurée. |
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