[09/04/2007 17:45:33] DOHA (AFP) Les pays exportateurs de gaz ont décidé lundi au terme de leur réunion à Doha de renforcer la structure informelle qui les regroupe, sans se prononcer sur l’idée d’un cartel du gaz sur le modèle de l’Opep. Les ministres des pays membres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) ont décidé de créer un haut comité technique, présidé par la Russie, qui sera l’hôte de la prochaine réunion, pour “étudier et évaluer les performances du FPEG”, selon la déclaration finale. “Le comité aura pour tâche d’élaborer un plan global destiné à améliorer les performances du FPEG et définir les voies pour le développement futur de cette structure”, a précisé le texte. Le FPEG, une structure informelle fondée en 2001, regroupe une quinzaine de pays riches en gaz naturel, dont la Russie, l’Iran, le Qatar, le Venezuela et l’Algérie, qui contrôlent 73% des réserves mondiales et 42% de la production. Les ministres de ce forum étaient réunis lundi pour discuter de la création éventuelle d’un cartel du gaz sur le modèle de l’Opep pour le pétrole, mais plusieurs d’entre eux ont souligné que ce projet ne serait pas viable avant de longues années.
Le ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, a ainsi estimé qu’une “Opep du gaz” ne pourrait être réalisée avant “10 à 15 ans”. L’idée d’une Opep du gaz a été évoquée ces dernières semaines notamment par l’Iran, et cet été après la signature d’une alliance entre les compagnies russe Gazprom et algérienne Sonatrach, deux des principaux fournisseurs de gaz de l’Europe. Elle a été relancée début février par le président russe Vladimir Poutine, dont le pays détient près de 30% des réserves prouvées de gaz dans le monde et assure 20% de la production, en la jugeant “intéressante”. Le Venezuela et l’Iran mènent campagne pour la création de ce cartel pour défendre, selon eux, les intérêts des producteurs. “Je crois qu’une organisation des pays exportateurs de gaz est bénéfique pour toutes les parties”, a déclaré aux journalistes le ministre iranien du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh. “Nous avons sans aucun doute des propositions pour un cartel, mais le processus est lent comme c’était le cas pour l’Opep”, a-t-il ajouté. “Nous sommes ici pour soutenir une Opep du gaz. C’est une bonne idée”, a déclaré le ministre vénézuélien de l’Energie, Rafael Ramirez. Le ministre russe de l’Energie Viktor Khristenko, dont le pays renferme les plus importantes réserves mondiales de gaz, a estimé que le FPEG devrait “continuer à fonctionner tel qu’il est et à maintenir sa position de transparence et de coordination envers les pays consommateurs”. Mais il a souligné que le forum devrait étudier les cours du gaz. “Nous sommes convenus de lancer une étude conjointe sur cette question et la Russie est disposée à faire partie de ceux qui vont la mener”, a-t-il ajouté. Le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a appelé à un renforcement de la coopération entre producteurs et consommateurs pour garantir la stabilité du marché mondial, sans évoquer l’idée d’un cartel du gaz. Son homologue égyptien, Sameh Fahmi, s’est dit opposé à une telle idée: “le monde n’est pas préparé à avoir une Opep du gaz. Ce n’est pas une bonne idée à ce stade”, a-t-il déclaré. L’hypothèse d’un cartel qui pèserait sur les prix et les approvisionnements inquiète l’Europe, qui importe plus de la moitié de son gaz. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a averti en février qu’un cartel du gaz réduirait la demande et affecterait les producteurs. Les caractéristiques du marché du gaz rendent un cartel fonctionnant sur le modèle de l’Opep difficile à concevoir, en raison notamment de l’impossibilité de modifier brusquement les prix, les transactions se faisant sous forme de contrats à long terme (15 ou 20 ans). |
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