Deux mois avant le lancement du TGV-EST, la bataille train-avion a démarré

 
 
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Un TGV circule sur la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) Est entre Beuvardes et Treny, le 13 novembre 2006 (Photo : François Nascimbeni)

[09/04/2007 08:45:47] STRASBOURG (AFP) Deux mois avant le lancement commercial du TGV-Est qui placera Strasbourg à 2H20 de Paris, une guerre des prix a débuté entre Air France et la SNCF dans le contexte d’une inéluctable redistribution des parts de marché.

La SNCF lance mardi une offre promotionnelle à 15 euros le trajet sur un contingent de 5.000 places par jour jusqu’au 26 août, au départ ou à l’arrivée de l’une des 23 gares de la ligne à grande vitesse est-européenne (LGV-Est).

Le billet plein tarif entre Paris et Strasbourg coûtera pour sa part 63 euros, soit une dizaine d’euros de plus qu’aujourd’hui pour un trajet qui durera 1H40 de moins.

Dès la fin mars, Air France a anticipé la nouvelle concurrence du rail en annonçant une adaptation de sa gamme tarifaire entre Paris et les aéroports alsaciens, avec notamment un contingent d’environ 600 places par jour à 49 euros TTC, hors frais de service, sur les vols entre Paris et Strasbourg (52 euros sur Mulhouse-Paris).

Actuellement, le train représente 35% du trafic entre Paris et Strasbourg contre 65% pour l’avion, et la SNCF s’est fixée pour objectif d’inverser la tendance avec une part de marché de 60% d’ici douze à dix-huit mois.

A l’issue de la deuxième phase de travaux, qui devrait permettre aux environs de 2015 de relier Strasbourg et Paris en 1H50, la SCNF s’est fixée pour objectif de transporter quelque 11,5 millions de passagers sur la LGV-Est, soit 65% de plus qu’aujourd’hui.

Comme l’ont déjà montré les mises en places d’autres lignes TGV en France, en dessous de deux à trois heures de trajet, l’avion perd nettement l’avantage face au rail, indique-t-on à la SNCF.

Le TGV-Est peut ainsi espérer séduire la majorité du million de passagers qui effectue chaque année la liaison aérienne Paris-Strasbourg.

La SNCF compte aussi bénéficier d’importants reports de la route et séduire de nouveaux clients, attirés par la nouvelle proximité entre la gare de l’Est et les destinations desservies par la LGV.

Air France pour autant ne baisse pas les bras. Dans un premier temps, elle table sur une baisse de 50% du nombre de passagers transportés, autour de 500.000 en 2007.

D’ores et déjà, la compagnie aérienne a annoncé une réduction des liaisons entre Paris-Orly et l’aéroport de Strasbourg-Entzheim qui passeront de 12 à 8 par jour, tout en maintenant les quatre liaisons quotidiennes vers Roissy, pour continuer à offrir plus de 20.000 correspondances hebdomadaires moyen-courrier/long-courrier de moins de deux heures.

D’une manière générale, la compagnie aérienne relève dans une note interne qu’à l’échelle nationale, elle conserve une part de marché de 19% par rapport au rail “en dépit d’un réseau TGV assez dense”.

Un phénomène qu’elle explique entre autres par la densité de son propre réseau, les acheminements de passagers en correspondance et la “diversité de ses lignes transversales” au départ des grandes villes du pays.

Mais la guerre des prix ne va pas uniquement opposer la SNCF à Air France. Les Chemins de fer suisses (CFF) proposeront ainsi des billets à partir de 32 francs suisses (20 euros) au départ de Bâle, en dehors de l’offre de lancement à 12 euros pour Paris au départ de Bâle, disponible uniquement entre le 10 juin et la fin juillet.

Avec le nouveau TGV-Est, les voyageurs gagnent une heure trente sur le trajet Suisse-Paris. Il faudra 3H30 pour faire Bâle-Paris, et 4H30 pour faire Zurich-Paris.

 09/04/2007 08:45:47 – © 2007 AFP