Tunisie-Cameroun : La création d’un conseil d’affaires traduit une volonté commune de développer le partenariat économique
Le
2ème forum d’affaires marque a été l’occasion pour les ministres
du Commerce de la Tunisie et du Cameroun de réitérer la volonté de leurs
pays de développer les échanges commerciaux et les investissements des
opérateurs tunisiens et camerounais.
Le diagnostic n’est pas nouveau et a déjà été effectué à propos des
relations de la Tunisie avec d’autres pays d’Afrique sub-saharienne, et ne
pouvait qu’être fait concernant les rapports de notre pays avec le Cameroun,
à l’occasion de la tenue du 2ème forum d’affaires
tuniso-camerounais, vendredi 6 avril, à la «Maison de l’exportateur» : les
échanges économiques sont très en deçà du niveau et de la qualité des
rapports politiques. D’accord sur le constat, MM. Mondher Zenaïdi et Luc
Magloire Mbarga Atangana, ministres du Commerce tunisien et camerounais,
l’étaient aussi dans l’expression d’une forte volonté d’aller plus loin sur
le chemin du partenariat. Les deux hommes ont même envisagé, lors d’une
réunion précédant l’ouverture du forum d’affaires, l’idée que la Tunisie et
le Cameroun soient l’un pour l’autre un «point focal», respectivement au
Maghreb et en Afrique Centrale. C’est-à-dire qu’ils servent de relais pour
l’écoulement de leurs produits respectifs.
Le ministre du Commerce et de l’Artisanat tunisien s’est même dit
convaincu, à ce sujet, que les produits qui «sont écoulés en Europe, peuvent
l’être également en Afrique», et que les Tunisiens seraient intéressés
d’acheter «directement» au Cameroun des produits, -matières premières
notamment-, qu’ils acquièrent actuellement via des intermédiaires. Mais pour
cela, il faudra, souligne M. Zenaïdi, «mettre en place le cadre et les
mécanismes adéquats».
Profitant de l’occasion pour faire la promotion de son pays, M. Luc
Magloire Mbarga Atangana a mis en exergue les avantages qu’offre le site
Cameroun aux investisseurs étrangers dont, en particulier, un accès direct
aux deux ensembles –ayant respectivement 30 et 100 millions d’habitants-
dont son pays fait partie : la Communauté économique des Etats d’Afrique
Centrale (CEAC) et la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique
Centrale (CEMAC).
Rappelant les grandes richesses naturelles de son pays, le ministre du
Commerce camerounais a signalé aux opérateurs tunisiens les opportunités
qu’ils sont invités à y saisir, dans au moins trois domaines : dans
l’agroalimentaire, le coton (3ème producteur d’Afrique francophone(, le
Cameroun ne transforme localement que 4% des 300.000 tonnes qu’il produit,
d’où «une opportunité pour les industriels du textile tunisien», souligne le
responsable camerounais), et, enfin, dans le bâtiment où ce pays d’Afrique
centrale enregistrera au cours des prochaines années un déficit de trois
millions de logements sociaux –ce qui «ouvre un boulevard aux opérateurs
privés», souligne M. Luc Magloire Mbarga Atangana.
Toutefois, le partenariat tuniso-camerounais est déjà une réalité sur le
terrain dans le secteur des services, puisque quatre bureaux d’études
tunisiens (STUDI, Dirasset, Scet et Comet) opèrent au Cameroun et y
réalisent un chiffre d’affaires de 4 millions de dollars par an.
Profitant du rappel, par son homologue camerounais, que le guichet unique
camerounais à destination des exportateurs a été créé avec une assistance
tunisienne, et d’une demande à bénéficier encore d’un tel appui pour la mise
en place de l’Agence camerounaise de développement des exportations, M.
Zenaïdi a lancé l’idée d’organiser rapidement au Cameroun un salon des
services exportés par la Tunisie.