[10/04/2007 15:20:17] PARIS (AFP) Le groupe français de luxe et de distribution PPR se lance sur le marché des marques mondiales de sport, avec une offre publique d’achat amicale sur Puma, troisième mondial derrière le géant Nike et son concurrent allemand Adidas. Après avoir trouvé un accord à l’amiable avec la famille Herz, qui contrôle Puma, le groupe de François-Henri Pinault a annoncé mardi avoir acquis 27,1% de l’allemand Puma, marque de “sport lifestyle” (chaussures, textile et accessoires). PPR a déboursé 1,4 milliard d’euros pour prendre pied dans ce marché, dominé de loin par le géant américain Nike, suivi par Adidas. L’OPA valorise cette marque de sport à 5,3 milliards d’euros. Puma, qui jouit d’une “présence internationale forte et d’une excellente notoriété”, selon un analyste, a réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros et un bénéfice net de 262 millions d’euros en 2006. PPR, présent dans le luxe avec Gucci, Bottega Veneta, Yves Saint Laurent, YSL Beauté et dans la distribution (Fnac, Conforama, Redcasts Group), a payé 330 euros par action pour son acquisition initiale. PPR, qui dispose de grosses liquidités avec plus d’un milliard d’euros, entend payer un prix identique sur le solde du capital, qui se fera par endettement bancaire et non par augmentation de capital. “C’est un prix ferme et définitif”, a insisté François-Henri Pinault, lors d’une conférence d’analystes. Coupant court aux informations de presse et des analystes, qui évoquaient la nécessité pour PPR de se délester d’activités moins rentables, le PDG de PPR a précisé que “le groupe n’avait pas besoin de céder des actifs”, notamment dans la distribution. L’hypothèse d’une vente de la Fnac ou celle de Conforama, largement moins rentables que les marques de luxe, est récurrente depuis plusieurs mois. PPR a par ailleurs récemment soldé ses participations dans les magasins Le Printemps et sa filiale de chèques cadeaux Kadeos. Cette incursion dans le sport a dérouté les analytes mais a été bien accueillie par la Bourse de Paris où l’action PPR gagnait 2,32% à 131,93 euros à 13H50 (11H50 GMT) dans un marché quasi stable (+0,19%). “L’acquisition de Puma n’était pas attendue par le marché car celui-ci anticipait plutôt un renforcement dans le luxe”, a noté Laurence Pinta, analyste de Global Equities. Selon UBS, “le potentiel de croissance de Puma n’est pas complètement épuisé”. François-Henri Pinault a justifié cette acquisition par le “potentiel de croissance attractif” de Puma, qui peut devenir “une marque iconique”. La stratégie de PPR, pour redynamiser cette marque implantée en Bavière comme Adidas, passe par “un développement de sa gamme, un renouvellement de ses collections et sa stratégie de ventes multicanal (la marque allemande possède un solide réseau de distribution avec magasins en propre). “Puma pourrait contribuer à rapprocher les compétences de PPR en matière de gestion des marques de produits de grande consommation et de distribution. Puma est géré comme un équipementier sportif avec une dominance mode et réalise près de 15% de son chiffres d’affaires dans ses propres boutiques”, notent les anlystes d’UBS. PPR (ex-Pinault-Printemps-Redoute) prévoit de clôturer son offre “au début du mois de juillet”, après approbation des autorités de la concurrence. Les actionnaires de Puma auront la possibilité d’apporter leurs titres pendant une période de cinq semaines. |
||
|