[10/04/2007 15:32:28] PARIS (AFP) Le conseil d’administration d’EADS n’est pas parvenu à un accord sur le paiement d’un dividende pour 2006, année de crise pour le groupe et sa filiale Airbus, et sur la question d’une augmentation de capital, qui ne sera finalement pas proposée à l’assemblée des actionnaires. “Les membres du conseil n’ont pas pu se mettre d’accord sur une proposition de dividende”, a admis EADS, dans un document adressé aux actionnaires avant l’assemblée générale du 4 mai. Le groupe a donc décidé de laisser les actionnaires trancher cette question. “En l’absence de proposition du CA, les actionnaires (…) pourront proposer que le résultat net de l’année fiscale 2006, à savoir 99 millions d’euros, soit ajouté aux bénéfices conservés ou distribué sous forme de dividende, entièrement ou partiellement”, a expliqué EADS. En 2005, le dividende versé aux actionnaires s’était élevé à 65 centimes d’euros par action. EADS, plombé par les déboires d’Airbus et de son A380, a vu son bénéfice net s’effondrer à 99 millions l’an dernier contre 1,68 milliard en 2005. La distribution de l’intégralité du bénéfice net 2006 aux actionnaires représenterait un dividende de 0,12 euro. Le versement ou non d’un dividende faisait l’objet d’un désaccord tenace entre grands actionnaires d’EADS — DaimlerChrysler (15%), Lagardère (15%, dont 7,5% en cours de cession) et l’Etat français (15%). Dans un contexte de chute drastique des bénéfices et de milliers de suppressions d’emplois chez Airbus, l’Etat français s’opposait fermement à la rétribution des actionnaires cette année. Le Premier ministre Dominique de Villepin avait estimé début mars que “la logique industrielle devait l’emporter sur la logique financière”. Par ailleurs, le conseil d’administration d’EADS ne proposera pas d’augmentation de capital aux actionnaires en mai. Le document édité avant l’assemblée générale n’évoque pas ce scénario, dont le principe semble pourtant acquis pour lever de l’argent frais. Actionnaires industriels et Etat français restent toutefois divisés sur les modalités d’une telle opération. Paris plaide pour une augmentation de capital ouverte à tous, alors que les actionnaires privés DaimlerChrysler et Lagardère, très réticents à remettre la main au pot, refusent cette opération qui diluerait brusquement leur participation. Les industriels préfèreraient que cette augmentation de capital prenne la forme d’une émission d’obligations convertibles en actions, qui ne diluerait les parts de chacun qu’à moyen terme. Selon EADS, fort d’une trésorerie de 4,2 milliards d’euros fin 2006, il n’est de toute manière “pas urgent” de faire appel au marché. Dans le document paru mardi sur son site internet, le groupe réaffirme qu’Airbus “affichera une nouvelle perte substantielle en 2007” du fait notamment des charges de restructuration du plan “Power 8” et des coûts liés aux programmes A380 et A350 mais confirme que son résultat d’exploitation (EBIT) devrait être “stable” en 2007. Ce document informe enfin les actionnaires que l’ancien co-président exécutif d’EADS et ex-PDG d’Airbus Noël Forgeard a touché plus de 6 millions d’euros lors de son départ, auxquels s’ajoute une prime de non-concurrence de 2,4 millions d’euros. Evincé en juillet 2006, M. Forgeard avait fait les frais des retards du programme A380, dont l’annonce avait fait chuter le titre EADS de plus de 26% en Bourse le 14 juin. En outre, il était fragilisé par la vente controversée d’un gros paquet d’actions quelques semaines avant cette débâcle boursière, réalisant une plus-value de 2,5 millions d’euros. |
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