[11/04/2007 15:55:48] PARIS (AFP) La SNCF a enregistré un bénéfice net annuel en forte baisse, plombé par le déficit colossal de sa branche fret, et son conseil d’administration a adopté mercredi la réforme du statut de la caisse de retraite, thème d’un appel à la grève le jour même. Seul le syndicat Sud-Rail, troisième fédération de cheminots, a appelé à cet arrêt de travail, qui selon la direction ne causait pas de perturbations de trafic. Le projet de changement de statut de la caisse de retraite des cheminots a été adopté par le conseil d’administration, a indiqué à l’AFP Henri Célié, administrateur salarié de Sud-Rail, qui appelait à un rassemblement devant le siège de la SNCF. Selon lui, “seuls les représentants de Sud et de l’Unsa au conseil d’administration ont voté contre le projet de caisse autonome, la CGT a refusé de participer au vote”. Sud et l’Unsa s’opposent à ce changement de statut juridique, présenté par la direction comme une évolution “technique” ne remettant pas en cause le régime spécial de retraite de 160.000 cheminots actifs, 190.000 retraités et 115.000 veufs ou veuves d’agents. De nouvelles normes comptables obligent en effet la SNCF à provisionner dans ses comptes 114 milliards d’euros d’engagements pour la prévoyance et pour les retraites. Pour éviter un tel affichage, la caisse de retraite va être séparée de la SNCF, sous forme d’un organisme de Sécurité sociale, de droit privé, assurant une mission de service public. Autre sujet à l’ordre du jour: la publication des comptes annuels.
Le bénéfice net de la SNCF (hors filiales) est tombé de 1,334 milliard en 2005 à 138 millions d’euros en 2006, selon un document interne dont l’AFP a obtenu copie. Cette chute est due à la perte exceptionnelle de 640 millions d’euros affichée par l’activité fret en raison du passage à de nouvelles normes comptables. Sans cette perte, la SNCF aurait publié un bénéfice net de 778 millions d’euros, toujours selon ce document. Ces changements comptables obligent l’entreprise à intégrer dans ses comptes une dépréciation de la valeur de ses actifs (wagons, locomotives…), une perte exceptionnelle qui vient s’ajouter aux 260 millions de pertes qu’aurait de toute façon enregistré la branche en 2006. L’entreprise publique tente depuis plusieurs années de redresser son activité transport de marchandises en grande difficulté. A l’inverse, le résultat 2005 de la SNCF avait été gonflé par un gain exceptionnel lié à le vente, pour 835 millions selon la SNCF, de participations dans la Société hydroélectrique du midi (SHEM) et dans l’opérateur téléphonique Cegetel. La compagnie ferroviaire a publié son chiffre d’affaires, en hausse de 5% à 16,7 milliards d’euros, ainsi que son bénéfice courant, c’est-à-dire sans la perte exceptionnelle du fret et sans dividendes exceptionnels versés par ses filiales, qui s’affiche en hausse de 13,2% à 462 millions d’euros pour 2006. La SNCF a souligné dans un communiqué mercredi que ce résultat courant était “sans précédent” et qu’il reflétait mieux l’état de l’entreprise que le bénfice net. Il “permet de mesurer l’évolution de la performance de l’entreprise en dehors des fluctuations à la hausse ou à la baisse”, a noté le compagnie ferroviaire. La SNCF a aussi publié mercredi le bénéfice d’exploitation de Groupe SNCF (c’est-à-dire avec les filiales comme Geodis), qui atteint “pour la première fois” 1 milliard d’euros, en hausse de 17%. |
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