OMC : les quatre grands en Inde pour tenter un compromis agricole

 
 
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Le ministre indien du Commerce Kamal Nath (d) à côté du directeur général de l’OMC Pascal Lamy à New Delhi, le 12 mars 2007 (Photo : Manpreet Romana)

[11/04/2007 06:26:17] NEW DELHI (AFP) Les quatre grands acteurs des négociations sur la libéralisation du commerce mondial (Brésil, Inde, Etats-Unis, Union européenne) se retrouvent mercredi à New Delhi pour rechercher le compromis agricole auquel est suspendu l’ensemble d’un nouvel accord.

La réunion de mercredi et jeudi regroupera le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, aux côtés de ses homologues indien Kamal Nath, américain Susan Schwab et brésilien Celso Amorim.

Les ministres d’Australie et du Japon les rejoindront dans un deuxième temps.

Ces négociations sont loin d’être les premières du genre et n’ont jusqu’à présent pas réussi à accoucher d’un compromis agricole, un dossier sur lequel achoppent depuis cinq ans les négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Mais elles “arrivent au bon moment et sont importantes”, a souligné mercredi M. Mandelson. “Si nous voulons tirer profit de l’occasion qui s’offre à nous, nous devons intensifier et accélérer le processus de négociations”, a-t-il estimé.

Les pays pauvres et les pays émergents demandent la fin des subventions versées par les pays riches à leurs agriculteurs et un abaissement des droits de douane tandis que ceux du Nord réclament des concessions en matière de services et de produits industriels.

Face au différend persistant entre les quatre grands, les autres Etats membres de l’OMC manquent d’impatience. “La frustration augmente”, avait averti une source proche des négociations lors d’une réunion, mercredi soir à Genève, d’une trentaine d’ambassadeurs sous présidence du directeur général de l’OMC Pascal Lamy.

“Nous espérons qu’il y aura un certain mouvement mais cela dépend du degré de satisfaction des aspirations des pays en développement”, a prévenu le porte-parole du gouvernement indien.

“Nous voulons des réductions véritables et efficaces des énormes subventions agricoles de pays comme les Etats-Unis qui faussent les cours agricoles mondiaux”, a ajouté le porte-parole.

Gelées en juillet, les négociations du Cycle de Doha, lancées en 2001 dans la capitale qatariote, ont été relancées en janvier avec l’espoir de parvenir à un compromis avant fin juin.

Cette échéance correspond à la date butoir du 1er juillet à laquelle expire le mandat de négociation (Trade Promotion Authority, TPA) donné par le Congrès américain au gouvernement du président George W. Bush.

Ces pouvoirs spéciaux permettent au président de présenter au Congrès une seule loi en vue d’approbation, plutôt que de soumettre aux parlementaires chaque disposition d’un éventuel accord multilatéral.

Le ministre indien Nath a cependant averti que l’Inde ne s’était “pas engagée sur cette échéance”.

M. Mandelson a souligné que les quatre grands acteurs doivent présenter une offre solide s’ils veulent faire avancer les négociations.

“C’est la responsabilité du G4 de mettre des chiffres sur la table” en vue de la réduction de leurs aides agricoles, a-t-il dit.

 11/04/2007 06:26:17 – © 2007 AFP