Le tandem SNCM-CMN choisi pour les liaisons entre Corse et continent

 
 
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Un syndicaliste (D) discute avec le président du directoire de la SNCM, Gérard Couturier (C) et le directeur général de la Corsica Ferries France, Pierre Mattei (G), le 12 avril 2007 à l’assemblée de Corse à Ajaccio (Photo : Stephan Agostini)

[12/04/2007 18:13:09] AJACCIO (AFP) L’Assemblée de Corse a choisi jeudi l’offre groupée SNCM-CMN pour assurer la desserte maritime entre la Corse et le continent de 2007 à 2012, ce qui devrait assurer, sauf nouveau rebondissement judiciaire, l’avenir de la SNCM, récemment privatisée, pour les prochaines années.

Le vote était sans surprise puisque le conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) avait recommandé ce choix, écartant l’offre concurrente de la Corsica Ferries en estimant qu’elle ne répondait pas de manière satisfaisante aux exigences du “cahier des charges”.

La procédure d’attribution, marquée par de multiples recours juridiques et une lutte à couteaux tirés entre la Corsica Ferries, la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) et les institutions corses, n’est pas pour autant définitivement bouclée.

Corsica Ferries a en effet déposé mercredi un référé devant le tribunal administratif de Bastia pour obtenir la suspension de la signature de la convention de délégation de service public jusqu’au 30 avril.

La Corsica qui entend faire annuler à nouveau la procédure d’appel d’offres, demande à la justice administrative de juger “inéquitable” les conditions de mise en concurrence. L’audience a été fixée au 26 avril.

Une première procédure d’appel d’offres avait été annulée par le Conseil d’Etat en décembre 2006.

L’enjeu est de taille pour les opérateurs avec en ligne de mire une centaine de millions d’euros de subventions versées chaque année au titre de la “continuité territoriale” de l’île.

Un enjeu d’autant plus crucial pour la SNCM que le délégataire historique de la desserte de l’île s’est fait ravir la première place depuis 2004 par la Corsica Ferries et que les repreneurs de la SNCM ont toujours fait de l’attribution de ce marché une condition de sa survie et de celle de ses 2.100 emplois.

L’offre présentée par Corsica Ferries a été rejetée, en raison notamment d'”insuffisances en matière de capacité”. Le conseil exécutif de la CTC a également reproché à la compagnie du groupe Lota de proposer une date tardive, le 12 novembre 2007, qui “s’éloigne notablement de celle prévue au 1er mai 2007”, pour faire démarrer la délégation de service public.

Autre point marqué la semaine dernière par le groupement SNCM-Compagnie méridionale de navigation (CMN) : le Conseil de la concurrence, saisi par Corsica Ferries, n’a pas jugé “anticoncurrentielle” l’alliance conclue entre les deux sociétés.

Mais il a en revanche décidé de poursuivre son instruction sur l’éventuel “abus d’exploitation” dénoncé par Corsica Ferries.

La Corsica estime que la subvention annuelle de 101,4 millions d’euros réclamée par ses concurrents est trop élevée et va leur servir à investir sur les liaisons où elle-même est bien implantée, depuis Toulon et Nice, pour mieux la concurrencer. “Nous demandons quatre fois moins cher sur Ajaccio et plus de deux fois moins cher sur Propriano, les raisons avancées pour nous écarter ne tiennent pas”, s’insurge Pierre Mattei, directeur général de Corsica Ferries.

Par ailleurs, la SNCM fait toujours l’objet d’une enquête de la Commission européenne sur la légalité des aides d’Etat qui lui ont été attribuées dans le cadre de son renflouement et de sa privatisation.

 12/04/2007 18:13:09 – © 2007 AFP