[12/04/2007 17:53:51] PARIS (AFP) La Poste française a dépassé une fois de plus, en 2006, ses objectifs financiers, mais elle doit continuer à investir et à se moderniser pour espérer rattraper ses concurrentes allemande, Deutsche Post, et néerlandaise, TNT. En 2006, l’établissement public a engrangé un bénéfice net de 789 millions d’euros, en hausse de 42%, et un résultat d’exploitation de 949 millions (+22%). Son chiffre d’affaires a gagné 4,3% à 20,1 milliards, soit une croissance organique de 3%. “Les résultats sont globalement meilleurs que prévu et l’amélioration concerne tous les secteurs”, s’est réjoui le président de La Poste Jean-Paul Bailly en présentant ces chiffres, rappelant “la progression continue depuis 2002 de la performance économique” du groupe. Le chiffre d’affaires du courrier, principale activité, a atteint 11,3 milliards, soit une hausse de seulement 0,7%, en raison de la baisse des volumes, de 1,1%, “influencée par le développement du courrier électronique et la rationalisation de leurs envois par certains grands émetteurs de courrier”. Le segment Express a réalisé un chiffre d’affaires de 2,9 milliards, grimpant de 15,7%, et le Colis a gagné 7,2% à 1,2 milliard. La Banque Postale a enregistré, pour sa première année d’existence, un produit net bancaire de 4,583 milliards, en hausse de 6,3% par rapport à l’activité des services financiers du groupe en 2005.
“Nous continuons à nous rapprocher des meilleurs”, a estimé M. Bailly, faisant allusion aux deux leaders européens du secteur: le néerlandais TNT et l’allemand Deutsche Post, cotés en Bourse et partiellement privatisés. La Poste prend pour “point de comparaison” son homologue allemand, plus proche en performances. “En termes de chiffre d’affaires, ils ont pris une avance que nous ne rattraperons jamais”, a reconnu M. Bailly. La Poste connaît pourtant “une amélioration de sa performance”, matérialisée par sa marge d’exploitation (ratio entre résultat d’exploitation et chiffre d’affaires), ce qui lui permet “un rattrapage progressif des concurrents”. An 2006, cette marge atteignait 4,7% (contre 4% en 2005), celle de Deutsche Post était de 6,4% et celle de TNT, qui “reste dans des altitudes relativement inaccessibles” selon M. Bailly, dépassait les 12%. En 2007, La Poste vise 5,8%, tablant sur une croissance du chiffre d’affaires de 3%, ce qui la rapprochera de Deutsche Post qui “devrait être autour de 6%”, selon M. Bailly. Pour se hisser au niveau des leaders européens, mais aussi résister à l’ouverture totale du secteur à la concurrence en 2009, La Poste mise sur “une dynamique de progrès commercial et de qualité de service”. Elle s’engage à améliorer la distribution du courrier, promettant 85% de lettres distribuées à J+1 fin 2007, contre 81,2% en 2006. Elle investit pour se moderniser, par exemple en rénovant ses bureaux de poste et ses plates-formes de tri: elle a dépensé en 2006 1,6 milliard (dont 1,1 milliard en interne, un “niveau record”, et 504 millions en acquisitions, notamment Exapaq, Orsid et Sogéposte) et prévoit 1,4 milliard en 2007. Tandis que La Poste insiste sur le “dialogue social dynamique” qu’elle a connu en 2006, avec 9 accords nationaux et 157 locaux avec les syndicats, ces derniers sont moins enthousiastes: pour la CGT, ces résultats financiers “sont d’abord le fruit du travail des salariés, mais c’est ce même personnel qui reste la cible privilégiée, avec le réseau des bureaux de postes, dans la réduction +des charges+”. |
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