[13/04/2007 09:12:02] PARIS (AFP) Les prix à la consommation sont restés très sages en France en mars, la hausse de 0,4% par rapport à février portant l’inflation sur un an à 1,2%, un niveau qui ne devrait guère évoluer jusqu’au troisième trimestre au moins, selon les économistes. En février, les prix avaient progressé de 0,2% par rapport à janvier et l’inflation annuelle, à 1%, avait alors atteint son niveau le plus bas depuis fin 1999. “A l’issue des soldes d’hiver, la progression de l’indice des prix à la consommation du mois de mars résulte principalement du renchérissement du secteur habillement et chaussures”, auquel s’ajoutent “les prix de l’énergie”, indique l’Institut national de la statistique. Les produits manufacturés sont en hausse de 1,0% sur un mois, avec notamment une hausse de 6,8% pour l’habillement et chaussures. Les prix de l’énergie progressent de 1,6% “après une nouvelle montée des cours du pétrole brut et malgré la fermeté de l’euro face au dollar”. Les prix des carburants, en particulier, progressent de 2,9%. Les prix des services sont stables au mois de mars et ceux de l’alimentation sont eux en baisse de 0,1%, sous l’effet d’une diminution des prix des produits frais de 0,2%. C’est “la douceur climatique qui a poussé la production de produits frais à la hausse”, ce qui explique que “leurs prix affichent une évolution particulièrement atypique”, explique Mathieu Kaiser, analyste à BNP Paribas. Au total, la progression des prix reste “indolore pour les consommateurs”, note Nicolas Bouzou, du cabinet d’études sectorielles Asterès, qui estime que l’inflation française “ne devrait pas beaucoup évoluer dans les mois qui viennent”. D’un côté, explique cet économiste, “les tensions récentes sur le prix du pétrole (+15% depuis janvier) devraient entraîner une stabilisation des prix de l’énergie, voire les faire remonter un peu à partir de la fin du printemps”. Mais de l’autre “l’appréciation de l’euro par rapport au dollar, si elle perdure, fera un peu plus baisser le prix de la plupart des produits importés en dehors de la zone euro”. En ce sens, renchérit Alexander Law, du cabinet Xerfi, l’appréciation de l’euro “constitue une source non négligeable de pouvoir d’achat pour les ménages”. Dans les prochains mois, “les tensions sur le marché pétrolier liées à la situation au Moyen-Orient pourraient empêcher l’inflation totale de passer sous 1% mais elle resterait inférieure à 1,5% au moins jusqu’au troisième trimestre”, pronostique Mathieu Kaiser. Nicolas Bouzou, qui prévoit la même fourchette, s’interroge du coup sur le comportement de la Banque centrale européenne, car, selon lui, “si l’inflation continue d’être très contenue en France comme dans l’ensemble de la zone euro où elle est inférieure à 2%, on voit mal comment l’institution de Francfort va pouvoir +vendre+ le fait d’augmenter ses taux directeurs après le mois de juin”. Les marchés s’attendent à une nouvelle hausse du taux directeur de la BCE en juin à 4%, après des propos en ce sens de son président, Jean-Claude Trichet, qui a fait part jeudi de sa crainte d’un dérapage des prix liés à des hausses de salaires en zone euro. |
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