[13/04/2007 12:26:03] PARIS (AFP) Farfelues ou militantes, laudatives ou au vitriol, les chansons inspirées par la campagne présidentielle, et plus particulièrement par les candidatures de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, pullulent sur internet et arrivent parfois jusque dans les bacs. Musicien électro renommé, Olaf Hund a pris le pseudonyme de Nicolas Police pour sortir l’album “Votez au black”, qui mêle humour et réflexion citoyenne (nicolaspolice.fr). La chanson-phare, l’entraînante “Nicolas Police”, égratigne sans le nommer M. Sarkozy: elle évoque un gamin nommé Nicolas Police qui “copie” en classe sur son voisin Jean-Marie. Mais la majorité des chansons de cette campagne vient d’amateurs qui espèrent créer un bouche à oreille sur internet. Leurs clips artisanaux font les délices des sites de vidéos comme YouTube ou Dailymotion et des amateurs de second degré. La plupart du temps, propos politique et ambition artistique y sont aussi indigents l’un que l’autre. Plusieurs morceaux de soutien figurent sur le site de Nicolas Sarkozy, sarkozy.fr, dans la rubrique (bien nommée) “libre cours”. Parmi les plus improbables, le rap “Show gars” (“Sarko n’est pas Quasimodo/On l’appelle show gars”) ou “C’est pour Sarkozy” de Marcel Z, ersatz de Georges Brassens de droite et sans moustache. Egalement sur le site, la chanson officielle “Allez Sarko”, qu’on trouve dans le commerce. La plupart des chansons consacrées à l’ex-ministre de l’Intérieur sont cependant des attaques virulentes contre sa politique, notamment d’immigration. C’est le cas de “Un Hongrois chez les Gaulois” du groupe burkinabé Zêdess ou de “Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa” du Putois, en vente sur le site iTunes au bénéfice du Réseau Education Sans Frontières. Le chanteur de reggae Khalifa s’attaque aussi à M. Sarkozy dans “Ségolène et Nicolas”, sans épargner sa concurrente. Plus kitsch, les Musclés, ex-musiciens de l’animatrice Dorothée, ont tenté un come back en janvier avec le single “Nicolas et Ségolène”. La candidate PS a fait l’objet de plusieurs chansons depuis septembre, dont deux adaptations de “Célimène” signées par le groupe Classe Affaires et par les autoproclamés “Gars de la Royal”. Ceux-ci ont ouvert un site où figure notamment la chanson “Dégage!”, écrite contre Jean-Marie Le Pen sur l’air du tube de Desireless “Voyage voyage” (1987). Ma Iou Tobé, avec un ancien du groupe Gold, et les Salamandres Roses, Toulousains émules de Zebda, soutiennent la socialiste avec les chansons “Ségolène, tout pour plaire” (terriblement années 80) et la “Segoll Dance”. Ségolène Royal est plus maltraitée dans une parodie de “Bécassine” de Chantal Goya, qui circule sur le Net. Autre pastiche, “K-Bayrou” évoque François Bayrou sur l’air de “Femme like U” du chanteur pour ados K-Maro (“T’auras mon vote Bayrou/Ma voix Bayrou/Mon bulletin dans ton urne”). José Bové est officiellement soutenu par le groupe Bistek et l’humoriste Gustave Parking avec les titres “José” et “Si j’osais Bové”. Et un nommé Malto détourne des chansons avec les vraies voix des candidats sur http://segoetsarkochantent.net. Chaque mercredi, le site du journal Le Monde (lemonde.fr) établit le top 5 des chansons de campagne dans son délirant “Electop”. Enfin, les éditions Tournon publient le livre “Cette chanson qui emmerde le Front National”, référence au slogan “La jeunesse emmerde le Front National”. Il recense les chansons qui ont attaqué depuis 25 ans les idées du parti d’extrême-droite. |
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