Paul Wolfowitz lutte pour sa survie à la tête de la Banque mondiale

 
 
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Paul Wolfowitz le 13 avril 2007 à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

[14/04/2007 21:34:27] WASHINGTON (AFP) Paul Wolfowitz, englué dans un scandale autour d’une affaire de népotisme, lutte pour sa survie politique à la tête de la Banque mondiale (BM), à la veille de l’assemblée semestrielle de l’institution chargée d’aider les pays pauvres.

“La balle est objectivement dans le camp du président” de l’insitution, estime-t-on de source européenne.

Désavoué vendredi par son conseil d’administration, qui affirme ne pas avoir été informé des augmentations de salaire octroyées par M. Wolfowitz à sa compagne employée par la banque mondiale, à l’origine du scandale, l’ancien numéro deux du Pentagone est dans les cordes.

Les employés de l’institution et un grand nombre d’organisations non-gouvernementales, dont l’appui contribue à l’efficacité de la Banque sur le terrain, ont publiquement demandé sa démission.

L’affaire porte sur l’avancement de Shaha Riza. Ex-responsable de la communication de la BM pour le Moyen-Orient, elle avait été détachée de l’institution en septembre 2005 pour rejoindre le département d’Etat, quelques mois après l’arrivée de M. Wolfowitz.

Selon des documents internes à la Banque, Mme Riza aurait reçu, sur ordre du président, plus de 60.000 dollars d’augmentation de salaire portant ses émoluments à quelque 200.000 dollars par an.

M. Wolfowitz, qui ne s’est pas exprimé depuis qu’il a reconnu, jeudi, avoir commis “une erreur” et présenté ses excuses, ne jouit plus que du soutien répété de l’administration Bush, qui l’a nommé.

L’arrivée, vendredi, à Washington, des délégations ministérielles pour les réunions semestrielles de la BM et du Fonds monétaire international (FMI) a cristallisé l’affaire et donné lieu à d’importantes négociations de coulisse.

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Histoire, missions et effectif de la Banque mondiale

Le Comité de développement, l’instance dirigeante de la Banque mondiale, va se réunir dimanche. Dans la foulée, une nouvelle réunion des administrateurs de l’institution, qui sont à même de prendre une décision sur le sort de M. Wolfowitz, n’est pas exclue.

Un compromis pourrait toutefois être trouvé, permettant au président de sauver son poste, en faisant sauter des fusibles, par exemple.

Jeudi, M. Wolfowitz a laissé entendre qu’il n’était pas opposé à “mieux structurer” le réseau de conseillers qu’il a mis en place à la Banque et que beaucoup de ses opposants considèrent comme les instruments de la gestion ultra-centralisé qu’ils critiquent.

“J’ai entendu des inquiétudes de la part de membres du conseil, des employés”, au sujet de Robin Cleveland, sa conseillère principale, et Kevin Kellems, en charge de la stratégie, a-t-il dit.

Dans ces tractations, M. Wolfowitz pourra sans doute compter sur le soutien des pays qu’il cite en exemple de sa croisade anti-corruption et des plus récents bénéficiaires des aides octroyées par l’institution.

“Nous avons été les témoins d’une direction visionnaire, de progrès solides, sous la présidence de M. Wolfowitz”, a notamment déclaré, samedi, Antoinette Sayeh, ministre des Finances du Liberia.

M. Wolfowitz a présidé il y a quelque semaine une conférence internationale consacrée à l’effacement de l’énorme dette de ce petit pays ravagé par la guerre.

Le ministre britannique des Finances Gordon Brown, qui présidait samedi à Washington la réunion du Comité monétaire et financier international (CMFI), l’instance dirigeante du FMI, institution soeur de la Banque mondiale, est resté prudent.

“Il (M. Wolfowitz) a publié un communiqué d’excuses”, a rappelé M. Brown en 0estimant qu’il fallait laisser se dérouler le processus mis en place par la Conseil d’administration de la BM.

 14/04/2007 21:34:27 – © 2007 AFP