La Bourse de Paris portée par une vague d’OPA, des écueils à l’horizon

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[15/04/2007 10:55:28] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a été au plus haut cette semaine depuis plus de six ans, dopée par les fusions-acquisitions, mais l’euphorie pourrait laisser place à une pause, voire à une correction, des spécialistes s’inquiétant notamment de l’envolée du pétrole et de l’euro.

Le CAC 40, indice vedette de la place, a gagné 0,88% sur l’ensemble de la semaine, pour terminer à 5.789,34 points, son plus haut niveau de clôture depuis février 2001. Il a même frôlé mercredi en séance la barre symbolique des 5.800 points, du jamais vu également depuis la même époque, et affiche désormais une progression de 4,47% depuis le début de l’année.

Comme l’ensemble des places européennes, la Bourse de Paris a effacé en quelques semaines les pertes pourtant sévères essuyées lors de la correction généralisée de la fin février, grâce notamment à des indicateurs économiques rassurants, mais aussi à une vague de fusions et acquisitions et à de multiples rumeurs de rachats dans tous les secteurs.

Cette fièvre des rachats a encore été démontrée mardi par l’annonce quasi simultanée d’une offre de 5,3 milliards d’euros du groupe français PPR sur l’équipementier sportif allemand Puma, et d’une fusion amicale entre les gestionnaires de centres commerciaux français Unibail et néerlandais Rodamco, qui vise a créer un groupe pesant plus de 20 milliards d’euros, susceptible d’entrer au CAC 40.

Mais les experts boursiers mettent en garde contre tout excès d’optimisme, rappelant qu’une série de facteurs négatifs pourrait peser sur le moral des investisseurs dans les semaines qui viennent, alors que notamment l’euro évolue au plus haut depuis plus de deux ans, ce qui risque d’handicaper les groupes exportateurs.

“Remontée du pétrole et révision en hausse des anticipations de taux d’intérêts, décélération des profits pour cause de ralentissement de la croissance, rechute du dollar” sur le marché des changes, bref “les motifs de correction ne manquent pas” en ce moment sur les marchés actions, estime François Chevallier, économiste de la société de Bourse VP Finance.

De son côté, Pierre Sabatier, stratégiste au cabinet Factset JCF, se dit “plutôt serein” pour la Bourse de Paris jusqu’à la fin du trimestre, mais craint des turbulences au-delà.

“Historiquement, les corrections importantes comme celle de février, où le CAC 40 avait perdu environ 8% en trois séances, sont suivies d’une période de reprise de deux à trois mois, et le marché devrait donc rester plat ou en légère hausse jusqu’en juin”, explique-t-il, mais des “cassures” pourraient ensuite se produire selon lui, notamment en cas de révisions en baisses des perspectives de bénéfices des entreprises.

“Attention à l’effet de changes”, met-il lui aussi en garde: “un euro à 1,35 dollar, c’est très élevé, et cela pèsera forcément sur les comptes des entreprises” de la zone euro.

Par ailleurs, “le cycle de fusions-acquisitions qui a alimenté la hausse des marchés dure maintenant depuis plus de trois ans, ce qui est historiquement long, et approche donc de sa fin”, ajoute-t-il.

Dans ce contexte incitant à la prudence, de nouveaux indicateurs sur l’économie américaine et résultats d’entreprises continueront à guider l’évolution des marchés les prochaines séances.

Parmi ces statistiques figurent les prix à la consommation, la production industrielle et les constructions de logements en mars (mardi), ainsi que l’indicateur conjoncturel de l’institut conférence Board et celui de la Réserve fédérale de Philadelphie (jeudi).

A Paris, de nouveaux chiffres d’affaires pour les trois premiers mois de l’année sont également attendus.

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 15/04/2007 10:55:28 – © 2007 AFP