L’euro atteint un nouveau record face au yen, continue de grimper face au dollar

 
 
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Des billets en euros et en dollars dans un bureau de change

[16/04/2007 10:07:37] LONDRES (AFP) L’euro a atteint lundi un nouveau record face au yen et amélioré ses pics récents face au dollar, tirant parti de la passivité du G7 sur la question des taux de change ce week-end.

A la reprise des échanges asiatiques, l’euro a enregistré de nouveaux records historiques face au yen, en progressant jusqu’à 162,43 yens, et face au franc suisse, à 1,6471 franc contre un euro.

La devise européenne a par ailleurs grimpé jusqu’à 1,3577 dollar, un niveau plus vu depuis le 3 janvier 2005, à moins d’un cent de son record historique (1,3666 dollar) établi fin 2004.

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G7 se sont réunis ce week-end à Washington. Les discussions ont certes porté sur les taux de change, mais le communiqué officiel est resté trop prudent pour avoir de l’effet sur le marché, en se bornant à répéter qu’une “volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change sont indésirables”.

Il n’a fait aucune référence explicite à la faiblesse du yen. Plus généralement, il s’est abstenu de tout commentaire sur le “carry trade”, qui explique la faiblesse actuelle du yen mais aussi du franc suisse.

Cette pratique consiste à tirer parti des écarts de rendements monétaires entre les économies où les taux d’intérêt sont faibles, comme le Japon ou la Suisse, et celles où ils sont élevés. L’euro et le dollar sont les bénéficiaires de cette stratégie, comme les devises dites “à haut rendement” de certaines économies émergentes ou de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

Pour Peter Frank, économiste chez ABN Amro, le G7 a “donné un feu vert” aux cambistes qui spéculent sur une baisse prolongée du yen.

“En substance, le communiqué (du G7) a donné au marché toutes les excuses dont il avait besoin pour continuer d’accumuler les euros et les devises à haut rendement: il n’y avait de référence ni à la valeur du yen, ni au carry trade”, a-t-il commenté.

“Le yen va demeurer la devise de financement” du carry trade, renchérissait Paul Chertkow, de la Bank of Tokyo-MUFJ. Selon lui, comme la plupart des analystes, toute hausse des taux d’intérêt japonais, pour l’heure établis à 0,50%, est exclue à court terme.

Il parie en conséquence sur un euro à 165 yens et un dollar à 121 yens à court terme.

Même s’il s’est apprécié contre le yen, le dollar restait sur la défensive face à l’euro, dans un contexte généralement favorable à la devise européenne: les perspectives de croissance et d’évolution des taux d’intérêt sont meilleures en zone euro qu’aux Etats-Unis.

Avec une hausse de 100 points de base depuis un an, les taux européens sont passés de 2,75 à 3,75%, alors que sur la même période les taux américains ont stagné à 5,25%.

Alors que les marchés tablent sur un taux directeur de la Banque centrale européenne à 4% dès le mois de juin, l’hypothèse d’une baisse des taux aux Etats-Unis est soutenue par le ralentissement économique américain, en dépit de la persistance de l’inflation.

“La Réserve fédérale américaine souligne la persistance des risques inflationnistes, mais il faudrait des signes de vigueur de la croissance économique pour soutenir nettement le dollar”, observait Gavin Friend, économiste à la Commerzbank.

 16/04/2007 10:07:37 – © 2007 AFP