[16/04/2007 18:21:16] LONS-LE-SAUNIER (AFP) Après des semaines de spéculations, la direction du numéro un français du jouet, Smoby-Majorette, a choisi l’américain MGA Entertainment pour la reprise du groupe, arguant d’opportunités industrielles, au prix de la sortie du capital de la famille fondatrice. Un accord de reprise exclusif a été signé lundi entre le groupe américain et la famille Breuil, premier actionnaire avec 52% du capital du fleuron industriel du Jura, en procédure de sauvegarde depuis le 19 mars en raison d’un lourd endettement. “La proposition de MGA Entertainment présente toutes les garanties de pérennisation du groupe”. Elle “est la plus porteuse de vision stratégique et d’avantages en termes de synergies”, a indiqué la direction lors d’une conférence de presse tenue à Lons-le-Saunier. L’Américain était en concurrence avec deux autres repreneurs potentiels: un fabricant chinois, Cornerstone, et les créanciers du groupe, avec comme chef de file la Deutsche Bank, qui détient une part substantielle de la dette et peut ainsi bloquer le plan proposé par la direction du groupe. L’accord signé lundi prévoit une période au cours de laquelle MGA “précisera les termes de son offre et les modalités de recapitalisation du groupe”. Un accord final devrait être annoncé “d’ici un mois”, a précisé à l’AFP un porte-parole de Smoby-Majorette. D’ici là, MGA fournira à Smoby, “par l’intermédiaire de l’établissement bancaire, HSBC, les moyens nécessaires à financer le besoin en fonds de roulement des sociétés du groupe placées sous sauvegarde”, soit 29 millions d’euros et plus si nécessaire, a annoncé Jean-Christophe Breuil, le PDG du groupe. MGA Entertainment devient ainsi le partenaire providentiel qui permet à Smoby-Majorette d’honorer un carnet de commandes en très forte progression cette année. En contrepartie, les actionnaires de contrôle du groupe ont consenti à MGA une promesse de vente de leurs actions, dans leur totalité, a précisé le PDG de Smoby-Majorette Jean-Christophe Breuil, se voulant rassurant sur l’emploi. “Les salariés n’ont aucune inquiétude à avoir dans l’immédiat”, a assuré le PDG du groupe qui emploie 2.750 personnes dans le monde dont 1.300 en France. Lundi matin, le comité central d’entreprise de Smoby-Majorette s’était lui aussi prononcé à une écrasante majorité en faveur du projet de reprise de MGA, selon Gilles Rizzi, délégué central CGT. Asphyxié par une dette de 270 millions d’euros, Smoby-Majorette s’était placé en sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Lons-Le-Saunier pour négocier avec des repreneurs potentiels et discuter de “l’apurement de sa dette”. Cette procédure permet pendant six mois le gel des créances et la poursuite de l’activité, indispensable pour le groupe qui commencera dans moins d’un mois, la production des jouets de noël 2007. D’ici une quinzaine de jours, la direction rencontrera les créanciers et les fournisseurs “pour négocier les conditions d’apurement de leurs créances et pour s’accorder sur le plan de sauvegarde”, a indiqué à l’AFP l’avocat du groupe, Alain Ribeyre. Le tribunal de commerce de Lons-Le-Saunier sera appelé à homologuer les négociations avec les créanciers. Si un accord n’est pas intervenu, le tribunal fixera de sa propre autorité les modalités de règlement de leurs créances. |
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