| ||||
 | ||||
[17/04/2007 08:08:15] CHONGZUO (AFP) La consommation fulgurante de manganèse par la Chine, entraînée par l’explosion de sa production d’acier et qui absorbe la moitié du minerai extrait dans le monde, suscite l’intérêt des groupes miniers internationaux, le français Eramet en tête. Utilisé depuis l’Antiquité — la légende raconte que la supériorité militaire de Sparte est aussi due à la présence de ce métal dans la fonte utilisée pour forger ses armes –, le manganèse accroît l’élasticité, la dureté et la résistance à l’usure de l’acier. Si la Chine reste le premier producteur mondial de manganèse, son minerai est très pauvre et le pays dépend donc aujourd’hui à 60% des importations, ce qui fait les affaires des groupes miniers internationaux, d’autant plus que les prix, après avoir reculé en 2006, repartent à la hausse depuis le début de l’année. L’australien BHP Billiton vend 32% du minerai importé par la Chine et le français Eramet, deuxième producteur mondial grâce aux mines gabonaises qu’il détient depuis son rachat de Comilog en 1995, 20%. Le géant brésilien CVRD est moins présent avec 6%. Eramet, qui vend le tiers de son minerai à la Chine, dispose également de deux usines d’alliages de manganèse (le matériau introduit dans la fonte au moment de la fabrication de l’acier), dans la province de Guangxi (sud). Le groupe vise “une augmentation de sa production en Chine, car la croissance n’est pas prête de s’y arrêter”, explique le PDG Jacques Bacardats, laissant la porte ouverte à une éventuelle participation d’Eramet à la consolidation du secteur dans le pays, promue par les autorités.
Le sidérurgiste japonais JFE a, lui aussi, une unité de production d’alliages dans le nord du pays. Au niveau mondial, la production d’alliages de manganèse a progressé en 2006 de 14% à 11,8 millions de tonnes et sa consommation de 15% à 11,9 millions de tonnes, portées par la bonne santé de l’acier, due au besoin en infrastructures des pays émergents. Et à elle seule, la Chine, qui fabrique et absorbe aujourd’hui le tiers de l’acier mondial pour nourrir son développement économique, produit et consomme 40% des alliages de manganèse conçus dans le monde. L’autre débouché pour le manganèse est la fabrication de piles électriques. Même s’il ne représente qu’entre 5 et 10% du minerai vendu, ce marché est aujourd’hui en forte progression, en premier lieu en Chine. Le pays produit actuellement la moitié des piles utilisées dans le monde, mais ne représente que 20% des revenus du secteur. Ce chiffre devrait passer à 30% d’ici 10 ans grâce à la progression de la consommation de piles plus performantes, et donc plus chères, par les Chinois. La demande nationale de piles alcalines est en effet attendue en hausse de 14% d’ici 2015. Pour en profiter, Eramet a inauguré mardi à Chongzuo (Guangxi, sud) une nouvelle usine de dioxyde de manganèse électrolytique (EMD), utilisé dans les piles, un investissement de 29 millions de dollars pour une production initiale d’environ 10.000 tonnes, que le groupe entend quadrupler dans les prochaines années. Dans l’acier inoxydable, le manganèse, qui peut dans certains cas remplacer le nickel, pourrait également profiter des prix record de ce minerai, qui évoluent actuellement autour de 50.000 dollars la tonne, devenant prohibitifs. Et là encore, la Chine est premier producteur mondial depuis l’an dernier. |
||||
|