[17/04/2007 16:32:27] PARIS (AFP) Français et Espagnols étaient prêts à l’affrontement avant l’assemblée générale des actionnaires du groupe de BTP Eiffage mercredi, au cours de laquelle Sacyr Vallehermoso demandera cinq sièges au conseil d’administration, ce à quoi la direction s’oppose vigoureusement. Depuis début 2006, Eiffage est aux prises avec le groupe de BTP espagnol, qui est monté progressivement à son capital. Arrivé à 32% en avril 2006, Sacyr avait demandé quatre sièges au conseil d’administration en sa qualité de premier actionnaire. Son assaut avait été rejeté. Cette année, Sacyr, qui est monté fin mars à 33,2%, juste en-dessous du seuil de lancement d’une OPA, repart à l’attaque en demandant cinq administrateurs sur 15. Mais il est cette fois beaucoup mieux organisé. Dans des encarts publiés mardi dans la presse, le géant espagnol a lancé un appel aux actionnaires d’Eiffage. “Nous considérons que tous les actionnaires doivent pouvoir bénéficier d’une représentation au conseil d’adminstration d’Eiffage”, plaide-t-il, se disant à nouveau “convaincu que la collaboration des deux groupes pourrait être fructueuse”. Sacyr devrait compter cette année sur le soutien d’au moins deux autres espagnols, le groupe d’immobilier et de construction Grupo Rayet et le groupe immobilier Inversiones Portival du patron d’Inmocaral, Luis Portillo Munoz. Les deux ont franchi respectivement ces derniers jours les seuils de 4% et 2% du capital et des droits de vote. Même si officiellement, rien n’a été dit quant à une entente éventuelle avec Sacyr, ce front espagnol, qui représente plus de 39,4% du capital et 35,2% des droits de vote, pourrait peser fortement pour défendre les résolutions proposées par Sacyr. Difficulté de dernière minute, Rayet a cependant indiqué mardi rencontrer des problèmes pour 80% de ses droits de vote. Mais de nouveaux acteurs, notamment espagnols, pourraient aussi apparaître, alors que 14,5 millions de titres Eiffage ont été échangés depuis un mois, soit environ 15% du capital. Outre les groupes espagnols (plus de 7% du capital acheté), les autres acquéreurs, qui pourraient se cacher derrière plusieurs sociétés, n’ont pas été identifiés. Les incertitudes sur les forces en présence restent donc grandes, alors que la direction d’Eiffage peut compter, outre l’autocontrôle (2,6% du capital) et le management (5%), sur le soutien des salariés (22,4%), de Groupama (2,86%) et de la Caisse des dépôts (8,5%), représentant au total plus de 41,3% du capital. La Caisse des dépôts a indiqué mardi “soutenir la direction générale” d’Eiffage, tout en demandant à Sacyr de manifester “clairement” ses intentions. Le groupe espagnol a affirmé à plusieurs reprises ne pas vouloir lancer une OPA sur le groupe, mais pourrait chercher à prendre le contrôle d’Eiffage “de façon rampante”, estiment les analystes du CM-CIC. Au cas où Sacyr déciderait de lancer une OPA, Eiffage a prévu de soumettre au vote de ses actionnaires une résolution pour obtenir l’autorisation d’émettre des bons de souscription d’actions (BSA), les fameux “bons Breton”, pour faire barrage à un raid hostile. Mais il n’est pas sûr non plus que cette résolution soit adoptée. Après avoir évolué dans le rouge toute la journée, l’action Eiffage a clôturé en hausse de 0,85% à la Bourse de Paris, à 108,60 euros, dans un marché stable. |
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